Quand nous disons que quelque chose est un fait, nous voulons en réalité dire que c'est quelque chose qui est, qui existe, mais aussi que c'est une donnée indiscutable et objective. Mais face à quelqu'un de très dubitatif, pourrions-nous démontrer un fait ?
Le fait est considéré avant tout comme évident, il semble s'imposer de lui-même, comme tel il semble donc indémontrable. N'est-ce pas à partir de l'observation de faits que la connaissance débute ? Mais qu'en est-il de la démonstration, un fait est-il démontrable en lui-même ? Quelle place occupe-t-il dans les sciences de la Nature ? La démonstration est-elle un moyen satisfaisant pour accéder à la vérité ?...
[...] Peut-on démontrer un fait ? Les faits sont couramment considérés comme indiscutables. Remarquons que lorsque nous disons C'est un fait nous espérons le plus souvent emporter l'adhésion, cette expression sous-entend qu'un fait est ce qui a été dûment établi, ce que nous ne pouvons remettre en cause. Quand nous disons que quelque chose est un fait, nous voulons en réalité dire que c'est quelque chose qui est, qui existe, mais aussi que c'est une donnée indiscutable et objective. Mais face à quelqu'un de très dubitatif, pourrions-nous démontrer un fait ? [...]
[...] Ces premiers principes sont soit des axiomes, soit des postulats. Un postulat (qui vient du latin postulare qui signifie demander est une proposition non démontrable que le mathématicien demande d'accepter comme nécessairement vraie, et dont il a besoin pour construire une démonstration. Ainsi dans les Eléments, Euclide introduit six demandes dont la cinquième correspond au célèbre postulat selon lequel, par un point donné pris hors d'une droite, on ne peut mener qu'une parallèle à cette droite. La proposition est indémontrable, mais le refus de l'admettre aurait ruiné l'ensemble de l'édifice euclidien, dans la mesure où la déduction de théorèmes essentiels reposait sur ce point de départ. [...]
[...] Peut-on toutefois prétendre démontrer un fait ? Dans les sciences de la nature, on a pourtant recours aux faits, quelles places occupent-ils ? Par définition, une démonstration est un raisonnement établissant la vérité d'une proposition à partir de propositions déjà démontrées ou évidentes, en utilisant les liens nécessaires résultant des principes logiques de la connaissance. Mais tout d'abord, penchons-nous sur cette notion de vérité. En effet, s'il s'efforce de le restituer avec fidélité, le vrai n'est pourtant pas le réel. [...]
[...] La démonstration est comme nous l'avons dit précédemment un moyen d'accéder à la vérité. Mais le problème posé par la démonstration est qu'elle repose sur de l'indémontrable. Pascal, dans les Pensées, explique que Nous connaissons la vérité, non seulement par la raison, mais encore par le cœur Pascal admet que le modèle de raisonnement géométrique de Descartes conduit à la science la plus parfaite mais pas à la science parfaite. En effet, cette méthode suggère qu'on s'appuie sur des principes non démontrés. [...]
[...] L'expérience prouve donc plus facilement le faux que le vrai. Cela ne signifie pas qu'une expérience réussie ne donne aucune information : elle permet de confirmer une théorie générale. En somme comme l'affirme Claude Bernard dans Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, «l'expérimentateur fait une expérience pour contrôler ou vérifier la valeur d'une idée expérimentale [ ] l'expérience est une observation provoquée dans un but de contrôle». Un fait ne se démontre donc pas mais permet l'élaboration d'une théorie scientifique ainsi que sa validation. [...]
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