La vengeance est propre à l'homme. Chacun, quand il est blessé, a comme première réaction la vengeance. Mais – dans la plupart des pays – la vengeance n'est pas autorisée par la loi, alors la majorité réfrène cette envie de vengeance. Mais pour assouvir cet instinct vengeur, certains portent leur cas devant un tribunal et attendent de la justice qu'elle les venge, en toute légalité donc.
Mais peut-on et doit-on vraiment exiger de la justice qu'elle assouvisse notre souhait de vengeance ? Est-ce bien là le rôle réel de la justice ?
Nous verrons tout d'abord, selon un premier point de vue, qu'il est légitime d'attendre de la justice qu'elle nous venge. En effet la vengeance est le propre de l'homme et il n'y a d'autre moyen pour l'homme de l'assouvir que par un moyen légal : la justice.
Mais d'un autre côté, on peut bien sûr reprocher à la vengeance de n'avoir aucun sens et d'enfermer l'homme, si elle était autorisée, dans un cercle vicieux animé par la violence. Nous verrons aussi que le but premier de l'Etat lorsqu'il punit, n'est pas de venger la victime, mais de donner l'exemple.
[...] Peut-on demander à la justice qu'elle nous venge ? La vengeance est propre à l'homme. Chacun, quand il est blessé, a comme première réaction la vengeance. Mais dans la plupart des pays la vengeance n'est pas autorisée par la loi, alors la majorité réfrène cette envie de vengeance. Mais pour assouvir cet instinct vengeur, certains portent leur cas devant un tribunal et attendent de la justice qu'elle les venge, en toute légalité donc. Mais peut-on et doit-on vraiment exiger de la justice qu'elle assouvisse notre souhait de vengeance ? [...]
[...] La justice doit faire régner la loi et donner une certaine sécurité en se servant des lois instituées et approuvées –normalement- par tous, et non en s'abaissant à cet instinct basique et violent qu'est la force. Mais il faut alors se demander d'où vient ce besoin de vengeance. Les lois ne nous suffisent-elles pas ? Sommes-nous entrés, comme le dit Hannah Arendt dans une ère de violence banalisée ? Les crimes passionnels par exemple, qui sont de plus en plus nombreux, sont le plus souvent commis par vengeance (d'un adultère ou d'une rupture) ; l'homme n'arrive-t-il plus à contrôler ses instincts les plus bas ? Même ceux qui vont à l'encontre de la raison ? [...]
[...] Parmi les pédophiles, on retrouve aussi beaucoup d'anciens enfants violés par leur père ou mère et qui justifient leurs actes en disant que la justice ne les a pas ou pas bien vengé, et qu'ils se vengent donc par eux- mêmes (sur d'autres personnes). On peut donc très bien se dire que la justice est là pour punir ceux qui nous ont fait du mal et donc pour nous venger. Mais la justice a-t-elle réellement comme but la vengeance, et cette dernière n'est-elle pas insensée ? Si on approfondit notre réflexion, il semble que la vengeance soit inutile et que le rôle de la justice n'est en fait pas la vengeance. [...]
[...] Robert Badinter, dans son discours de 1984 contre-la peine la mort, affirmait qu'il ne faut pas utiliser la peine de mort comme vengeance, car la vengeance c'est refaire le même mal à celui qui nous en a causé, c'est s'abaisser à son niveau. C'est ridicule de se venger. Il n'y a que l'homme à le faire. Les animaux ne cherchent pas à se venger après avoir subi un mal, ils cherchent avant tout à survivre. L'homme au contraire oublie parfois sa survie pour assouvir son besoin de vengeance. Et enfin, comme dernière objection à cette idée de vengeance par la justice, si cette dernière acceptait de venger les victimes alors même un homme ayant commis un accident (non-volontaire), pourrait subir cette vengeance. [...]
[...] Et pour finir, nous devons nous demander d'où nous vient ce besoin de vengeance. Nous pouvons tout d'abord défendre d'une certaine façon, le point de vue selon lequel, la justice serait présente pour nous venger. Robert Badinter l'affirme dans son Manifeste contre la peine de mort : la vengeance est dans la nature de l'être humain. En effet, on parle bien d'instinct de vengeance, la vengeance apparaît donc comme nécessaire à l'homme. Les familles des victimes par exemple, réclament souvent la peine de mort pour venger le parent qu'elles ont perdu. [...]
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