Le devoir est un impératif qui impose à l'homme d'accomplir ce qui est prescrit en vertu d'une obligation morale. Cela signifie qu'il s'impose à notre conscience, nous laissant la possibilité d'agir selon notre volonté. Il suppose la volonté libre. Ainsi l'obligation morale que nous avons de respecter notre famille et les gens qui nous entourent, n'a pas le pouvoir de nous empêcher de tenir des propos fielleux à leur encontre. Mais si nous pouvons aller à l'encontre du devoir, peut-on le définir comme ce qui nous coûte ? Autrement dit, est-ce que le devoir n'est qu'une chose qui, quand il est respecté, est véritablement un poids pour nous ? Pour répondre à cela, nous verrons dans une première partie qu'il peut aussi nous apporter des bienfaits ; puis dans une seconde partie, nous verrons que, même si coûter n'est pas une propriété inhérente au devoir, il est possible que celui-ci nous pèse.
Définir le devoir comme ce qui nous coûte reviendrait à dire que chaque acte que nous faisons « par devoir » ou « conformément au devoir », est pour nous un poids qui nous pèse. Cela n'est pas possible. Pourquoi cela ? Tout d'abord parce qu'il n'est pas essentiel que le devoir nous coûte. En effet, il ne faut pas oublier que la notion de devoir va de paire avec la notion de liberté. Agir par devoir c'est agir sans y être poussé, en dehors des contraintes qui pèseraient sur notre volonté. Si nous définissions le devoir comme ce qui nous coûte, alors cela voudrait dire que la liberté nous coûte elle aussi, ce qui n'est pas le cas. De plus, il y a un certain côté « formaté » du devoir. Nous sommes formés à faire notre devoir. Dès lors, le devoir devient une condition de l'humanité (...)
[...] Pour Kant, la personne qui agît par devoir a plus de mérite que la personne qui agît conformément au devoir Pourquoi cela ? Tout simplement car pour celui qui agît par devoir respecter le devoir est un acte désintéressé, il n'a pas de carotte devant lui pour l'accomplir. Reprenons l'exemple du marchand, mais cette fois, il agît par devoir Il est maintenant honnête non par intérêt, mais parce qu'il faut être honnête. Il est possible que cette honnêteté lui coûte, surtout s'il voit que sa clientèle va chez un autre marchand qui, par malhonnêteté lui ferait de la concurrence déloyale. [...]
[...] En effet, la notion du devoir n'a de sens que pour un être dont la volonté est libre. Autrement dit, la liberté est la raison d'être du devoir. À l'inverse, le devoir peut aussi être coûteux si nos maximes ont de la valeur morale, et que nos désirs nous poussent à agir contre ces maximes, ou plutôt contre le devoir. Enfin, il ne faut pas oublier les notions de bien apparent et de bien réel qui nous poussent à faire des choses qui nous semblent être le devoir, et qui nous coûtent, mais qui en réalité sont néfastes pour nous ou l'ensemble de la communauté; et inversement, nous pouvons faire des choses que nous pensons hors du devoir et qui au final ne nous coûtent pas, alors que pourtant il s'agit bel et bien du devoir. [...]
[...] En effet, puisque c'est le désir qui nous pousse à faire des choses contraires au devoir, il est logique de penser que parfois, lorsque nous agissons en accord avec le devoir, et plus particulièrement lorsque nous agissons par devoir, nous allons à l'encontre de nos désirs. Cela nous coûtera sur le moment. Mais là, la question du bien apparent et du bien réel est très importante. On aura l'impression que suivre le devoir nous prive d'un bien et donc nous coûte, mais en réalité, agir par devoir est le bien réel et prouve que notre partie rationnelle domine notre partie irrationnelle. Enfin, abordons brièvement la question des devoirs envers nous-même, question sur laquelle les philosophes ne sont pas tous en accord. [...]
[...] En définitive, le devoir peut aussi s'avérer être coûteux, et cela sous différents aspects. Cependant, il est impossible de considérer la question du devoir sans prendre en compte les notions de bien réel et de bien apparent. Il en va de même pour l'aspect non-coûteux du devoir, étant donné qu'un chose peut paraître bonne et en réalité, ne pas l'être. En conclusion, nous pouvons dire qu'il n'est pas possible de définir le devoir uniquement comme ce qui nous coûte. C'est également un facteur qui prouve notre liberté d'agir et de penser. [...]
[...] Philosophie Sujet : Peut-on définir le devoir comme ce qui nous coûte ? Le devoir est un impératif qui impose à l'homme d'accomplir ce qui est prescrit en vertu d'une obligation morale. Cela signifie qu'il s'impose à notre conscience, nous laissant la possibilité d'agir selon notre volonté. Il suppose la volonté libre. Ainsi l'obligation morale que nous avons de respecter notre famille et les gens qui nous entourent, n'a pas le pouvoir de nous empêcher de tenir des propos fielleux à leur encontre. [...]
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