Les hommes sont souvent hantés par un idéal qui les motive à améliorer leur condition. L'idéal se pose comme un modèle de perfection, pur produit de la pensée humaine en tant que but à atteindre, et qui la pousse à progresser vers un monde meilleur. On s'interroge bien souvent sur la notion de progrès, mais peut-on ne pas croire au progrès ? On entend par ce terme qu'il y ait une amélioration possible, une avancée vers quelque chose de meilleur. Il parait ainsi à première vue indéniable qu'un progrès ai été réalisé dans l'histoire de l'humanité, et donc qu'il serait impossible de ne pas croire en cette notion de progrès ? Certains sont même allés jusqu'à poser le progrès comme une véritable religion. Cependant, il est à noter que le progrès dans certains domaines n'est pas sans contrepartie pour d'autres, et que celui-ci, loin d'être une religion, n'est jamais irréversible. Il est donc évidemment possible de ne pas croire au progrès, dans certains domaines en particulier.
[...] Il est donc évidemment possible de ne pas croire au progrès, dans certains domaines en particulier. Tout d'abord, on est forcé à première vue de constater que de nombreux progrès ont été effectués dans de multiples domaines, tels que les Sciences et les techniques. De nombreux exemples laissent à penser qu'un progrès a bien été réalisé, que l'on veuille le croire ou non. L'apparition de la science, puis des Sciences lorsque celle-ci se spécialise, ainsi que les nombreuses applications techniques, dont les effets sur la condition humaine sont indéniables, sont bien là la preuve d'un certain progrès, d'une amélioration. [...]
[...] Il semble bien difficile de ne pas admettre et croire en un tel progrès. Certains courants de pensée philosophique sont même allés jusqu'à poser la notion de Progrès comme une marche vers un monde idéal, sans retour en arrière possible, dont l'humanité tout entière suivrait la voie. Ainsi, à l'époque des Lumières et jusqu'au XIXème siècle, de nombreux hommes, notamment intellectuels, étaient convaincus que l'histoire de l'humanité était inéluctablement sur la voie d'un progrès comme une marche à suivre vers un monde où la condition humaine serait meilleure. [...]
[...] Ainsi, les progrès des sciences et techniques sont devenus régression du simple fait qu'ils étaient utilisés pour détruire l'homme, par certains hommes incontrôlés et incontrôlables. Il ne peut y avoir de progrès véritable que si l'homme pense rationnellement. Par conséquent, il semble indéniable qu'un certain progrès a été réalisé dans certains domaines, et qu'il est de fait impossible de le nier. Mais le progrès n'étant jamais inéluctable, ni irréversible et encore moins sans contrepartie, on ne peut pas croire aveuglément au progrès sans contrôle rationnel. Il ne peut en effet y avoir de véritables progrès que si l'homme est gouverné par la raison. [...]
[...] Peut-on y croire, et existe-t-il un progrès moral ? Au final, le progrès semble relatif bien qu'il y ait eu indéniablement une forme de progrès moral. Relatif également, car il n'est pas irréversible. Il n'y a de progrès moral que si les hommes suivent leur raison et non leurs passions, et s'ils sont autonomes. Car l'homme n'est libre et raisonnable que s'il parvient à se donner sa propre loi et à ne pas se laisser gouverner par ses passions. Cette victoire de la raison sur les passions n'étant pas définitive, il y aura toujours un risque de régression. [...]
[...] Certains peuvent avoir la foi en un tel progrès, irréversible et inéluctable. Toutefois, on ne peut pas adhérer à cette thèse de religion du progrès Si l'on considère ce point de vue, l'humanité serait sur le chemin du Progrès, inéluctablement et sans aucune régression possible. Ce ne serait alors pas l'homme qui contrôle le Progrès et qui en est responsable ; il suivrait simplement la marche vers une condition meilleure sans pouvoir y échapper. Il est donc possible de ne pas croire au Progrès en tant que destin de l'humanité, comme si un être surnaturel ou quelque chose de transcendant guidait l'histoire de l'humanité, sans que la volonté humaine en soit responsable. [...]
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