Trois questions fondamentales semblent se poser: d'une part, l'évolution idéologique de l'Humanité a-t-elle réellement cessé? D'autre part, les années 1990 n'ont-elles pas fait la démonstration du retour d'idéologies traditionnelles et par là même du retour des conflits entre idéologies? Enfin, l'Histoire peut-elle se résumer à l'évolution et la confrontation des idéologies?
[...] Toutefois de nouveaux points de vue semblent accréditer l'hypothèse d'une continuation de l'Histoire ne reposant plus sur les oppositions idéologiques ou bien la résurgence des conflits antérieurs. III. De nouvelles analyses ont mis en lumière le fait que le moteur de l'Histoire reposerait sur des fluctuations cycliques. De même tout un courant de pensée réhabilite la thèse du conflit entre capitalisme et marxisme pour le siècle débutant. Immanuel Wallerstein a postulé le fait que les conflits profond divisant l'Humanité ne feraient que commencer. [...]
[...] La recrudescence des conflits reposant sur des revendications nationalistes et religieuses laisse apparaître une tendance qui, à défaut d'être certaine, pourrait constituer une base de réflexion. Le XXIème pourrait être celui de la continuation de l'Histoire reposant sur le morcellement des Etats-nations et le développement des communautés religieuses. Les conflits d'idéologies ne sont pas éteints et la mondialisation économique avancée n'est pas encore synonyme de conformisme et d'unicité idéologique. [...]
[...] Le dernier fondement permettant de considérer que la fin de l'Histoire ne serait qu'hypothétique demeure la résurgence du conflit ayant opposé au cours du siècle passé la doctrine marxiste au capitalisme. Il revient à Alexandre Soljénitsyne d'avoir formulé cette hypothèse. En effet bien que l'idéal terrestre du socialisme et du communisme se soit effondré, les problèmes qu'il prétendait résoudre demeurent,[ . ] l'immense ouragan pourrait bien se renouveler Ainsi la quasi disparition du communisme par l'effondrement de l'empire soviétique et la progressive intégration de la Chine au sein de l'économie de marché mondialisée n'a pas résolu pour autant l'ensemble des problèmes économiques et sociaux que le monde peut encore connaître. [...]
[...] Il n'y aurait ainsi aucune fin possible de l'Histoire au sens où Hegel l'entendait puisque les conflits entre idéologies de nature culturelle persisteraient. Toutefois l'explication de Huntington peut paraître réductrice en ce sens qu'elle n'explique aucunement les conflits qui pourraient se produire au sein même des sphères géoculturelles: on ne pourrait ainsi fournir une explication aux conflits de la région des grands lacs, à ceux opposant l'Ethiopie à l'Erythrée, à la partition de l'Afghanistan et encore moins justifier par cette théorie l'ensemble des mouvements d'indépendance et les nationalismes qui agitent le monde entier. [...]
[...] De plus, il donne un éclairage sur les fondements des conflits qui ont pu se dérouler au cours de la décennie suivant son article fondateur. Il apporte ainsi une explication aux différents conflits de par le monde: il distingue ainsi deux causes principales aux conflits armés: le fondamentalisme religieux et la revendication d'essence nationaliste. Les conflits qui se sont déroulés ou se déroulant encore en ex-Yougoslavie ou en Indonésie ne seraient pas des contre arguments car la démocratisation et la libéralisation des économies des Etats parties à un conflit durant les années 1990 seraient amorcées. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture