La condition de l'homme au sein de la nature semble contradictoire. Si cette dernière lui a en effet offert le privilège du statut d'animal pensant, elle l'a cependant par la même occasion forcé à se mesurer à des questions existentielles angoissantes, telles que celle de sa destinée ou de son rôle à jouer. La crise de la modernité, et les questions soulevées entre autre par le mouvement du théâtre de l'absurde ne font que souligner ce sentiment de profonde vacuité de l'existence humaine. Les peintures de la modernité d'une Amérique florissante réalisées par Hopper, décrivent ainsi des hommes errant dans le désert affectif des villes, sans but ni destinée, pris au piège de l'instant présent. L'homme pour tenter de vivre sans demeurer paralysé par cette inquiétude en est alors venu à se mentir sciemment sur ce chaos dionysiaque de la vie et a préféré masquer cet infini, sous une apparence d'ordre et de finalité apollinienne. Aussi l'homme en est-il venu à travers cette relation esthétique au monde, à considérer toute chose selon sa fin qu'elle soit plus ou moins visible quitte à plaquer quelquefois de manière excessive des finalités sur des objets. En ce sens peut-on donc de manière légitime considérer la finalité comme la structure invisible de la culture? La notion de structure tendrait à faire penser que la culture présente une organisation sous-jacente stricte, invisible aux yeux du tout à chacun et qui déterminerait pourtant en permanence son devenir même. Cependant, comment doit-on dès lors considérer cette finalité? En effet, la culture serait-elle l'objet d'une finalité qui lui serait imposée par sa forme même, celle d'un organisme s'auto organisant ou bien doit-on considérer la finalité comme un processus intentionnel, fruit de la libre action des hommes et qui serait en réalité déterminée par une nouvelle forme de structure considérée comme une force motrice invisible? Et l'importance de cette finalité n'apparaîtrait-elle pas de manière bien plus transcendante en se posant non plus la question de la "possibilité" de considérer cette finalité, mais bien plus celle de la nécessité absolue de la postuler comme "condition" régulatrice de la liberté humaine?
[...] En ce sens peut-on donc de manière légitime considérer la finalité comme la structure invisible de la culture ? La notion de structure tendrait à faire penser que la culture présente une organisation sous- jacente stricte, invisible aux yeux du tout à chacun et qui déterminerait pourtant en permanence son devenir même. Cependant, comment doit-on dès lors considérer cette finalité ? En effet, la culture serait-elle l'objet d'une finalité qui lui serait imposée par sa forme même, celle d'un organisme s'auto-organisant ou bien doit-on considérer la finalité comme un processus intentionnel, fruit de la libre action des hommes et qui serait en réalité déterminée par une nouvelle forme de structure considérée comme une force motrice invisible ? [...]
[...] Aussi le cours de l'histoire -a-t-il souvent été pensé par les philosophes comme la représentation dans son évolution linéaire d'une finalité. L'histoire permettrait ainsi par son étude de cerner les forces motrices de l'histoire, selon Condorcet, dans le but d'organiser l'avenir, pour montrer que l'homme n'est pas le jouet du hasard, mais se détermine en fonction d'une intentionnalité qui lui est propre, pour créer son destin. Ainsi, la culture au sens de somme des cultures ou de supra culture regroupant les diverses civilisations serait donc linéaire, et universelle, en son sens étymologique (uni-versus : dans une seule direction). [...]
[...] Aussi le fondement de cette finalité permet à l'homme de s'inscrire dans le monde la moralité et de ses impératifs auxquels il devra travailler. S'il est apparu incontestable tout au long de cette étude que la finalité ne semblait pas accessible à la connaissance humaine et que la réflexion qu'elle suscite ne peut que demeurer hypothétique, et doit en permanence prendre soin de ses répercutions sur la vie même des cultures, il n'en demeure pas moins que Kant ouvre indéniablement la voie à une nouvelle finalité qui transcende les diverses finalités, en sortant de l'aporie du jugement déterminant, et en ouvrant par là, la question de la nécessité de cette condition pour accéder à une liberté morale de l'homme par le biais de la culture. [...]
[...] L'histoire serait donc en progrès continu vers une société juridique parfaite et prouverait que le progrès est inévitable. L'enthousiasme des divers individus quelque soit leur culture, et la jubilation de ceux-ci pour la poursuite d'un idéal de droit auquel ils n'auraient pas immédiatement et individuellement intérêt serait ainsi aux yeux des hommes des Lumières le signe de la certitude du progrès du genre humain. La culture en ce sens serait donc poussée par une intentionnalité à l'œuvre tout au cours de l'histoire et tant la finalité que la définition même de la culture ne se limiteraient désormais plus à l'échelle particulière, mais bien plus à une échelle générale englobant toutes les cultures, et permettant dès lors de comprendre le souci de cette époque de créer une Société des Nations, tendant vers une fin commune : celle de la paix. [...]
[...] Cela nous pousse ainsi à avancer dans le mode hypothétique puisque n'ayant aucune démonstration concrète de nos avancées, pour supposer une finalité plus importante au sein de cette nature. C'est ainsi ce qu'a voulu démontré Kant dans l'Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, au sein duquel Kant souligne l'idée d'une fin dernière de la culture qui serait en réalité de faire développer de manière inconsciente aux individus, les dispositions de leur espèce, dans la succession indéfinie des générations. Il existerait donc un plan caché de la nature, subordonné à la seule finalité naturelle. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture