David Hume, Durkheim, sociologie, objectivité scientifique, faits sociaux, suicide, idéal moral universel, phénomènes sociaux, individualisme méthodologique, Dilthey, psychologie individuelle
On entend par faits sociaux tous les ensembles d'actions humaines dont la trace sur un appareil d'enregistrement statistique présente une certaine régularité. De cette régularité statistique, on cherche à en tirer des lois et à rendre intelligibles les causes de ces faits sociaux. C'est là toute l'entreprise de la sociologie. Néanmoins, cela suppose de rapporter les faits sociaux à des choses, c'est-à-dire à des objets inertes extérieurs aux individus. Il s'agit de considérer les faits sociaux comme le scientifique traite la nature. Il faut en faire des phénomènes naturels observables, c'est-à-dire objectivés.
[...] Ce n'est pas utile ici de comprendre l'esprit des auteurs du droit romain. Traiter les phénomènes sociaux revient à les considérer ici non pas comme extérieurs mais comme déjà liés à l'individu. Ce sont des données primitives, la société est toujours notre monde. La nature est muette et prévisible quand la société nous répond et qu'elle est création imprévisible. Ainsi Dilthey distingue entre les sciences humaines, qui se conditionnent entre elles, et sciences de l'esprit qui repose sur la distinction entre le déterminisme de la nature et le règne de l'histoire qui est celui où la liberté se phénoménalise Les faits sociaux ne peuvent plus être considérés comme des choses, il s'agit d'abord de les comprendre. [...]
[...] C'est davantage par la compréhension des sens que l'étude des faits sociaux est possible. Cette idée est développée par Dilthey dans Introduction à l'étude des sciences humaines. Pour lui, les lois ne sont pas suffisantes, il faut chercher un ensemble d'influences, entre le contexte historique et les actions des individus. Chaque époque a une certaine structure et cette totalité rationnelle repose sur des relations réciproques entre le tout et les parties. En ce sens, la société devient un ensemble intelligible où les éléments on rapport à telle fin. [...]
[...] Au fond, Dilthey propose une nouvelle conception de l'étude des faits sociaux, il ne s'agit plus de les penser comme des choses, comme des faits naturels. Ils doivent être compris de l'intérieur. Pourtant il ne faudrait pas penser que la compréhension proposée par Dilthey se confonde avec l'individualisme méthodologique de Mill. Au contraire il va s'agir pour Dilthey d'appliquer ce modèle à un niveau macro- social. Il ne prend pas seulement en compte la psychologie de l'individu mais aussi le contexte historique global. [...]
[...] Ensuite nous nous demanderons si les penser comme tel n'amène pas à des contradictions à la fois technique et morale de sorte qu'il soit nécessaire de faire valoir le rôle de l'individu. Enfin nous nous attacherons à faire valoir que les faits sociaux sont intimement liés aux individus et à leur contexte historique. I. Est-il possible de considérer les faits sociaux comme des choses ? Sont des faits sociaux tous les phénomènes, tous les comportements, toutes les représentations idéologiques, religieuses, esthétiques suffisamment fréquents dans la société pour être dits réguliers et suffisamment étendus pour être qualifiés de collectifs. [...]
[...] Pour Dilthey il est nécessaire de comprendre les faits sociaux en tant qu'ils sont le résultat d'une individualité, d'un contexte historique et en somme d'un système rationnel. Son travail vise à comprendre l'intériorité d'un fait social par l'étude des signes extérieurs. Il s'agit d'interpréter et en cela de faire des faits sociaux une science humaine et humaniste. Considérer les faits sociaux comme des choses, c'est utiliser voire dominer quand comprendre c'est se mettre à la place de l'autre. Il y a de l'empathie dans l'interprétation. [...]
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