La croyance peut être définie comme étant l'aptitude humaine à accepter une vérité sans forcement la remettre en question. Alors que la foi, issue du terme grec « fides », signifiant la confiance, ne suppose, par essence, en aucun cas l'intervention de la rationalité. Le terme « raison » est lui, né du grec « ratio », qui signifie le calcul ou encore le compte. Cette dernière définition suppose une analyse, un raisonnement et une faculté de remise en question des vérités. Il semble donc impossible à un homme de foi d'avoir idée de remettre en question ses croyances ou bien alors ne mérite-t-il plus d'être appelé « croyant » dans la mesure où il a préféré interroger ses convictions au lieu de les accepter pleinement. On peut alors considérer qu'une croyance est, par nature, exempte de raison. Le terme « combattre » est, quant à lui, la supposition d'une dualité entre plusieurs éléments. Il induit donc ici que la foi et la raison sont deux notions opposables. Par déduction, s'il est question de conflit, cela implique la victoire. En ce sens, si la raison devait combattre la foi, cela signifierait que, en plus de s'opposer à elle, elle nourrirait la volonté de triomphe supposant alors l'établissement d'une hiérarchie entre ces deux modes de pensée. Pourtant, il est absurde pour un croyant de raisonner sur l'objet de ses croyances s'il tend à être considéré comme tel !
[...] Peut-être le sentiment de peur que l'on ressent face à l'inconnu est-il au fondement de cette quête des origines. C'est en tout cas ce que laisse supposer Pascal dans ses Pensées lorsqu'il dépeint l'homme comme étant sans lumière, abandonné à lui-même, regardant tout l'univers muet Certes, le sentiment d'incompréhension de l'homme peut être à l'origine de ses interrogations et, logiquement, de son désir de les dénouer. Pourtant, si la foi est ce qui, par essence, permet aux êtres humains de proposer une explication à leur existence mais qu'elle est fondée sur les mythes plutôt que sur des réalités démontrables, il semble alors impossible pour l'humanité de découvrir ses véritables origines. [...]
[...] Alors, quelle serait la place de la raison dans l'explication des mystères humains et en quoi viendrait-elle s'opposer à la croyance ? Les origines de la religion sont dans le besoin humain d'expliquer les siennes. En ce sens, il est possible de remarquer un grand paradoxe dans cette démarche humaine puisque c'est en l'occurrence le mythe qui va venir expliquer la raison. Certainement, si la raison devait interroger la croyance pour expliquer ses propres origines, alors que l'on sait maintenant que la religion est issue de la raison elle-même, n'y aurait-il pas là une impossibilité religieuse à s'exécuter en tant que ce pour quoi elle a été conçue ? [...]
[...] Socrate explique donc qu'il ne se distingue pas des citoyens par impiété mais par une interprétation différente du mythe. En ce sens, on peut penser que la philosophie aussi nécessite des croyances. En exploitant ces mythes, la raison va donc donner lieu à des théories mais aussi à des hypothèses qu'il sera nécessaire de vérifier dans la réalité. Alors on peut dire qu'il y a une rupture entre la religion et la mise en application de la raison. Les mondes de la théorie et de l'expérience pratique peuvent tout à fait être mis en parallèle avec le passage d'un être humain du statut d'enfant à celui d'adulte. [...]
[...] On sait encore que ces deux solutions ont donné lieu à de nombreux conflits historiques. Or, une opposition suppose une mise en relation de différents termes, alors il est possible de s'interroger sur la nature des liens qui unissent la raison et la foi, et qui permettent aujourd'hui de les comparer l'une à l'autre. En effet, si l'une nécessite d'être démontrée là où l'autre s'y refuse, comment est-il possible de les envisager sous un même angle de réflexion permettant de constater leurs ressemblances et leurs oppositions ? [...]
[...] Il est en tout cas possible de constater que le phénomène religieux a toujours participé l'histoire humaine. Effectivement, l'histoire nous révèle que déjà, l'homme préhistorique enterrait ses défunts, accomplissant ce qui aujourd'hui encore est une cérémonie religieuse très répandue. On peut encore s'apercevoir que chaque civilisation possède une religion qui lui est propre. A travers les différentes religions existantes, on peut reconnaître, entre autres, une intention commune d'expliquer les origines du monde. C'est par exemple le cas dans les religions monothéistes, avec le récit de la Création mais aussi dans les religions polythéistes les plus anciennes comme celle de la civilisation grecque. [...]
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