L'antériorité de la nature sur la culture semble requise par le simple bon sens : comment en effet définir la culture sinon comme une transformation de la nature, et peut-être même comme une seconde nature ? La nature, c'est d'abord tout ce qui entoure l'homme et qui n'est pas son œuvre. Mais c'est aussi « l'essence », l'être profond de tout sujet, ou de tout phénomène sensible, on parle couramment de la nature de la lumière, ou de la nature de l'homme. La communauté de ces deux aspects est suggérée par l'étymologie (nasci, en latin croître, pousser) : la nature comprend tout ce qui subsiste par sa propre force, tout ce qui est vivant et originaire. Néanmoins, l'impossibilité de saisir la nature en « elle-même », indépendamment de cette culture, qu'elle semblait précéder et conditionner, apparaît rapidement, c'est toujours par l'intermédiaire d'une langue et d'une culture que s'effectue la prise de conscience de la nature.
[...] Puis-je modifier mes structures de pensées ? Une culture n'est pas la culture. La manière dont mon esprit a été formé laisse des traces indélébiles sur ma manière d'appréhender le monde, et en cela je ne peux pas vraiment changer de culture. Ainsi, si la culture est une somme de connaissances (ce que nous avons par ailleurs nié) je peux changer de culture, mais si elle est formation de l'esprit, ce changement apparaît plus difficile. Conclusion Changer de culture, c'est changer de regard sur le monde, c'est regarder ce dernier au travers d'un autre filtre. [...]
[...] L'idée de nature est culturelle Interrogeant la nature comme état originaire de l'humanité, c'est sa propre culture que l'homme remet en question s'efforçant à la fois de porter un jugement sur cette culture et de découvrir ce qu'était sa nature première. Parallèlement, dans cette étude de la nature (comprise cette fois comme univers) il cherche à déterminer sa place et ainsi sa vocation essentielle. Ce qui est en cause ici, c'est donc la quête de l'homme par lui-même, et de son unité par delà la multiplicité des civilisations et des différences individuelles engendrées par l'éducation. L'homme comme être de culture est- il un homme perfectionné ou bien au contraire déformé puisque dénaturé ? [...]
[...] Problématique Qu'est-ce que la culture ? Introduction, plan détaillé, conclusion Introduction Au sein du vivant, l'homme tient une place particulière. Contrairement aux autres animaux, il ne dispose pas d'instincts pour vivre. Cette absence le contraint à dépendre de ses pairs plus âgés pour survivre. En effet, le jeune enfant, sans le secours de ses parents, n'est pas capable de subvenir à ses besoins. Ce jeune enfant a donc besoin d'une éducation. Cette éducation le transforme, transforme sa nature, et c'est en cela qu'on peut affirmer que l'homme est un être de culture. [...]
[...] C'est ce que viennent confirmer aujourd'hui aussi bien les études de ce qu'on appelle les enfants sauvages c'est-à- dire des enfants exclus de la société, que les nombreuses enquêtes ethnologiques et anthropologiques. L'homme s'est domestiqué lui-même Les enfants sauvages, comme le souligne Lévi-Strauss, ne sont que des monstruosités culturelles en aucun cas les témoins fidèles d'un état antérieur Un animal domestique, en effet, s'il se trouve abandonné dans la nature, peut retrouver un comportement instinctif, c'est-à-dire immuable et stéréotypé, caractéristique de son espèce. Rien de tel ne peut se produire chez l'homme. [...]
[...] L'homme se sentit longtemps enfant de la Nature (mère bienveillante ou hostile). Ainsi la nature magique pouvait-elle entendre prières et sacrifices : les Grecs eux-mêmes percevaient l'homme comme un petit univers (microcosme) dans le grand qui en était le modèle. C'est seulement vers la fin du XVIe qu'en Occident elle devient un objet de connaissance et de maîtrise technique, une fois surmonté le désarroi causé par la révolution copernicienne. Cependant, à chaque fois que l'homme s'interroge sur la valeur de cette civilisation dont il est démiurge, et sur lui-même, il se tourne à nouveau vers la nature. [...]
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