Le savoir de la vie. Savoir vivre. C'est une idée que l'on attribue aux philosophes. Les philosophes connaîtraient le savoir de la vie. Mais la vie peut se rapprocher de plusieurs thèmes ; par exemple, une analogie avec la médecine serait à l'œuvre en cette opinion, car pour vivre, l'homme doit être en bonne santé. La médecine disparaîtrait, si l'homme était assuré de ne jamais être malade ou d'avoir un accident. Si l'homme pouvait enfin savoir vivre, on vivrait et on ne ferait plus de philosophie. Si on veut apprendre à vivre, alors la philosophie ne sera qu'un instrument dans ce but. Mais pouvons-nous réellement apprendre à vivre ?
[...] Car l'expérience n'est possible qu'en ayant un savoir préalable : elle n'apprend rien à l'ignorant, n'est donc pas une expérience pour lui. Au contraire, dans l'épreuve, le savoir ne compte pas : être sans recours, cela signifie que tout savoir préalable a été, en quelque sorte, mis de côté, de sorte que l'épreuve, pour la même raison que l'expérience réservée à ceux qui savent déjà, n'enrichit pas. Elle ne fait que marquer, laisser des traces. Le sujet réel de la vie est le sujet de la maîtrise, ou encore le sujet de l'expérience, alors que le vrai sujet est le sujet marqué. [...]
[...] La philosophie est une sorte d'écriture, et l'écriture finalisée par la production d'un savoir ne compte pas : elle est le savoir et la communication. Prenons par exemple un livre de mécanique. Dans ce livre, pas de vérité, mais du savoir ; pas de pensée, mais de théorie ; pas d'acte de penser, mais des actions de construire et de communiquer ; il ne s'agit pas d'un auteur, mais d'un sujet indifférent. En quoi il est bien évident qu'on ne parlerait pas de philosophie. [...]
[...] La vraie vie, en somme, elle a dit partiellement impossible, la question étant bien sûr de savoir si cette impossibilité où l'on adviendrait enfin à soi-même, non pas en réalité, mais en vérité ; la vérité en question n'étant pas celle du sujet, mais celle du vrai dont il aura fait l'épreuve peut s'apprendre. Peut-on alors apprendre à vivre vraiment si c'est de l'épreuve qu'il s'agit toujours et s'il n'y a jamais d'épreuve qu'en abandonnant tout savoir ? Est-ce encore du sujet lui-même qu'il s'agit, s'il est seulement capable d'avoir raison là où il n'est pas ? [...]
[...] Nous avons donc une contradiction. Si, comme vu précédemment, il y a une contradiction dans les termes de l'expression connaissances philosophique il n'en reste pas moins que la notion même de la philosophie contient une promesse, qui est précisément celle de répondre à la question non pas de la bonne vie, mais au contraire, celle de la vraie vie. Car pour ce qui est de la bonne vie, les sagesses pratiques, la bonne conduite, la prudence dans les affaires, sont bien suffisantes : à celui qui n'a d'autre ambition que bien vivre, on ne lui demandera rien. [...]
[...] Peut-on apprendre à vivre ? Le savoir de la vie. Savoir vivre. C'est une idée que l'on attribue aux philosophes. Les philosophes connaîtraient le savoir de la vie. Mais la vie peut se rapprocher de plusieurs thèmes ; par exemple, une analogie avec la médecine serait à l'œuvre en cette opinion, car pour vivre, l'homme doit être en bonne santé. La médecine disparaîtrait, si l'homme était assuré de ne jamais être malade ou d'avoir un accident. [...]
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