autrui, empathie, ego, éthique, morale humaine, imagination, Sartre, Rousseau, conscience
« Je est un autre », déclare Rimbaud. Cette sentence contient toute l'ambiguïté de l'idée même d'autrui. Autrui est, par définition, l'autre : il est extérieur à moi, différent de moi. Mais autrui, c'est aussi mon semblable, un autre moi. Mon existence requiert l'existence de l'autre puisque la conscience de soi naît dans la comparaison à l'autre grâce à cette particularité qu'il a d'être mon semblable, mais aussi d'être tout ce que je ne suis pas. En d'autres termes, autrui est mon alter ego.
[...] Peut-on se mettre à la place d'autrui ? Je est un autre déclare Rimbaud. Cette sentence contient toute l'ambiguïté de l'idée même d'autrui. Autrui, c'est par définition l'autre il est extérieur à moi, différent de moi. Mais autrui c'est aussi mon semblable, un autre moi. Mon existence requiert l'existence de l'autre puisque la conscience de soi naît dans la comparaison à l'autre grâce à cette particularité qu'il a d'être mon semblable mais aussi d'être tout ce que je ne suis pas. [...]
[...] Autrement dit, un geste envers l'autre ou le respect que l'on accorde à l'autre n'est jamais désintéressé. L'autre m'est indispensable parce qu'il est la médiation entre moi et moi-même (Sartre), et étant essentiellement cela pour moi, je ne peux me mettre à sa place que partiellement, toujours à travers moi d'abord. Pour conclure, nous avons vu qu'il y a différentes conditions pour être capable de se mettre à la place d'autrui : le lien avec l'autre, la connaissance que j'ai de sa situation, ma capacité à me sentir faire partie de la communauté humaine sont autant de choses qui peuvent faire varier ma disposition à cela. [...]
[...] Il est beaucoup plus facile de me mettre à la place de l'autre si je le connais. Si je le connais personnellement ou si j'ai des connaissances sur le genre de vie qu'il mène et si je lui trouve quelques points communs avec la mienne. Mais, même dans le cas où je serais capable d'imaginer ce que l'autre peut ressentir, je ne peux que l'imaginer à travers moi. C'est-à-dire que je peux imaginer comment moi, avec mes qualités (psychiques, physiques etc.) propres, je me sentirais à sa place, et non comment lui en tant que lui peut se sentir. [...]
[...] Mais ce qui est entendu par se mettre à la place de c'est, de façon plus réaliste, se demander quelles sont les limites de ma relation à l'autre. Avec l'autre je peux communiquer, échanger, le dialogue est la forme essentielle de mon rapport à l'autre, surtout je peux créer un lien d'empathie, comprendre l'autre. Par un travail d'imagination, je peux essayer de toucher du doigt les sentiments, les sensations d'un homme autre que moi confronté à une situation quelconque, peut-être à une situation que je n'ai jamais connue moi-même. [...]
[...] Autrui fait naître en nous une exigence éthique que ce soit au quotidien (le respect), ou dans l'exemple que nous avons pris plus haut de l'engagement pour les autres. Nous avons donc la capacité de nous sentir au nom du on de l'humanité profondément concernés par autrui. Les limites de l'empathie Mais autrui, comme nous l'avons vu en introduction, c'est aussi ce que je ne suis pas : une vie peut-être si éloignée de la mienne que je ne peux même pas me l'imaginer. Comment alors entretenir ce rapport d'empathie qui me permet justement de me mettre à sa place ? L'imagination a en effet ses lacunes. [...]
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