« Peut-on » est composé de « peut » du verbe pouvoir et du pronom impersonnel « on ». Le verbe « pouvoir » désigne soit une notion de possibilité, soit une notion de droit. De quelle possibilité s'agit-il ? Au-delà de la possibilité de se mettre à la place d'autrui, il existe une exigence morale, car l'homme se construit à travers les autres.
« On » représente les hommes, le genre humain.
Quant à la relation entre le sujet « on » et « autrui », on peut la penser comme étant la relation entre le « moi » et « autrui ». « Autrui » représente tous les autres, les autres hommes. Mais tout en étant différent de « moi », il représente simultanément mon semblable.
Se mettre à la place d'autrui correspond à faire comme si nous étions autrui sans remplacer autrui, car tous les hommes sont différents les uns des autres. Si on reste à sa place, on ne communique pas avec autrui alors que l'homme a besoin d'autrui pour évoluer.
[...] « Se mettre à la place d'autrui » a un tout autre sens. Il s'agit d'une relation amicale et fusionnelle. « Parce que c'était lui, parce que c'était moi » (Montaigne). Dans cette situation, « autrui » devient celui avec lequel « le moi » peut entrer en communion. Autrui représente celui que « le moi » peut comprendre et celui que « le moi » comprend. C'est un scénario typique d'une véritable histoire d'amitié ou d'amour. Cependant, il ne faut pas négliger le fait que dans certaines histoires d'amitié ou d'amour, l'autre prend le dessus sur le moi ou inversement. [...]
[...] Se mettre à la place d'autrui est un devoir. Mais ce devoir n'est pas toujours possible. En effet, lorsqu'il existe une différence culturelle, il demeure assez complexe de se mettre à la place de l'autre. Aujourd'hui, de nombreuses cultures sont représentées au sein d'une société. La proximité évoquée par Kant est inexistante. En effet, les différences culturelles ont créé une distance entre les individus si différents qui constituent cette société. On peut constater que la relation entre le « moi » et « l'autrui » demeure assez complexe dans un tel cas de figure. [...]
[...] En conclusion, on peut se mettre à la place d'autrui en faisant comme si on était autrui mais pas en voulant le remplacer. En se mettant à la place d'autrui, on peut ressentir ce qu'il ressent pour pouvoir partager ses pensées, mieux le comprendre. Une relation saine entre « le moi » et « autrui » peut être naturelle, amicale mais aussi conflictuelle. Afin que cette relation soit possible, il est indispensable de recourir au dialogue, à la communication, à la connaissance. [...]
[...] Pour illustrer avec un exemple actuel, sur les réseaux sociaux, de nombreux jeunes ressentent ce besoin d'être reconnus par les autres. Ces jeunes manquent de confiance en eux. Malheureusement, le regard d'autrui génère des situations conflictuelles car il est envieux ou conduit à des drames comme le suicide. Tous les hommes ont besoin du regard d'autrui mais une distance en « le moi » et « autrui » doit être établie afin de protéger sa propre conscience, son identité. Une relation naturelle entre « le moi » et « autrui » peut en effet, se transformer en une relation conflictuelle. [...]
[...] Dans le cadre de la question initialement posée « Peut-on se mettre à la place d'autrui ? », nous garderons le deuxième sens. En effet, vu que tous les individus diffèrent les uns des autres, il demeure impossible de « remplacer autrui ». De plus le « moi » est opposé à « autrui ». Il est donc impossible qu'ils se remplacent l'un et l'autre sachant le verbe « remplacer » signifie « mettre autre chose à sa place » sachant que chaque individu est différent l'un de l'autre. [...]
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