Epicure, Covid, Descartes, Claude Bernard, Discours de la méthode, Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, Montaigne, Saint Thomas, Kant, expérience sensible, réel, connaissance, empiristes, critiques
Le sujet nous plonge dans le questionnement de la fiabilité des sens dans l'accès au réel, à sa connaissance. Il nous amène à nous interroger sur la capacité de nos sens à bien nous renseigner sur le monde qui nous entoure et s'il faut avoir confiance en la représentation qu'ils nous en donnent. Car, si les sens constituent notre unique moyen d'interaction avec le monde, la perception qu'on en fait peut en être trompeuse : nous n'avons pas la sensation que la Terre tourne, bien qu'elle le fasse. D'ailleurs, comme pourrait le suggérer l'intitulé, "notre expérience sensible" est subjective et n'est pas indépendante de facteurs externes qui pourraient l'influencer.
La perception dépend en effet du sujet lui-même, mais aussi des conditions dans lesquelles elle est réalisée. L'expérience subjective que l'on a du réel est-elle la garantie d'un savoir fiable ? Au contraire, est-il légitime de douter de notre perception qui, par définition, est en effet faillible ?
[...] Nos sens sont donc limités, à la fois dans leurs capacités (on ne perçoit pas tous les sons, toutes les couleurs et donc pas entièrement le monde qui nous entoure, le fait qu'on se focalise toujours plus sur quelque chose plutôt qu'une autre), mais aussi dans les résultats qu'ils nous apportent : bien qu'ils puissent parfois se situer dans leur champ de perception, l'analyse du réel est partielle, superficielle. A l'image du malin génie que Descartes envisageait comme un dieu obstiné à nous tromper, nous avons notre cerveau. Car notre expérience n'est jamais « brute », « innocente », et découle toujours d'un premier traitement de notre cerveau, de notre subjectivité. Biologiquement, nos capteurs sensoriels transmettent les stimuli sous forme de messages nerveux électriques à notre cerveau qui les traite pour constituer nos sensations telles qu'elles sont. [...]
[...] Les limites des sens Ainsi, les sens ne peuvent pas tout. C'est d'ailleurs pour cela que Kant distingue le champ phénoménal et le champ nouménal : seuls les phénomènes sont accessibles par les sens. Sinon une garantie, les sens constituent donc une condition nécessaire à un savoir fondé grâce à l'œuvre de la raison, qui vient supplanter notre perception. Mais le véritable problème ne concerne pas les sens en tant que tels, mais le jugement qu'on en fait. Ce qui est trompeur, c'est de tenir nécessairement l'expérience que l'on a pour une vérité. [...]
[...] Ils sont nécessairement subjectivisés Finalement, c'est le jugement que l'on porte sur l'expérience sensible qui est une source de défaillance. I. Les sens sont pourtant les bases de la connaissance Tout d'abord, l'expérience sensible est à la base de notre relation avec le monde, le seul moyen dont nous disposons pour l'appréhender. Sans sens, l'Homme ne saurait rien, comme un aveugle ne peut se représenter les couleurs ou quelqu'un qui est atteint par la Covid ne peut désormais concevoir le goût d'un aliment nouveau pour lui. [...]
[...] De même, en reprenant l'expérience de pensée de Descartes du morceau de cire, dans laquelle il a voulu nous montrer que nos sens ne nous donnent jamais une connaissance parfaite d'un objet, puisque toutes les caractéristiques de la cire perçues sensiblement au début de l'expérience ne sont plus, il ne faut pas en déduire que les sens nous trompent parce que leur perception est imparfaite Non Il sent bien la cire se liquéfier au contact de flamme et cela est vrai. Mais en revanche, il faut relativiser la connaissance dont on peut en tirer. Pour conclure, les sens sont fiables dans les limites de leurs capacités. Il ne faut en revanche pas accuser leur défaillance si le jugement (forcément artificiel) qui est fait dessus est erroné : l'erreur vient toujours de moi qui me contente de l'apparence que me donnent les sens. [...]
[...] Il prétend ainsi que toute science qui se veut être au plus proche de la vérité doit être confirmée par l'expérience, qui s'enracine ellemême sur la confiance que l'on accorde à nos sens, d'où on tire les bases du raisonnement et des connaissances scientifiques qui vont en découler. Mais, comme évoqués en introduction, les sens peuvent être biaisés. II. Capacité des sens Se pose tout d'abord la question à la fois de la capacité de nos sens, et de leur fiabilité. Si Saint Thomas avait pour principe de ne croire que ce qu'il voyait, est-ce pour autant suffisant de tenir pour vrai ce que l'on voit ? Et plus généralement ce que l'on perçoit par nos sens ? [...]
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