"Le soleil se couche", "la terre est immobile", "une étoile est minuscule" : ce type de jugement correspond, croyons-nous, à la manière dont nous percevons les phénomènes ou le monde extérieur.
Même si la science a pu démentir ces affirmations, si nous nous fions à nos sens, nous pouvons continuer de dire que "cette étoile est minuscule" dans la mesure où nous la percevons comme telle.
Faut-il alors considérer comme fondamentalement trompeuse la perception et construire la connaissance en rupture par rapport à celle-ci ? Ou bien doit-on lui attribuer un autre rôle, permettant de l'inclure dans le domaine de la connaissance ? Ne témoigne-t-elle pas en effet de notre présence dans le monde, et de notre manière de l'habiter ? (...)
[...] Mais si on l'approche du feu, sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s'échauffe, à peine peut-on le manier, et quoique l'on frappe dessus il ne rendra plus aucun son. Descartes pose alors cette question : La même cire demeure-t-elle après ce changement ? S'agit-il du même morceau de cire ? Si l'on se fie aux sens, il ne s'agit pas du même morceau de cire ; mais la raison (ce que Descartes nomme ici l' entendement nous dit qu'il s'agit bien de la même cire. [...]
[...] Le fait que l'esprit ne puisse prendre pour vraies les perceptions sans discernement ne signifie pas qu'elles soient à exclure du processus de connaissance. Au contraire, les sensations doivent être utilisées et réfléchies par la raison. En résumé, la perception est une source de connaissance à la condition que la raison explique ce que les sensations ont d'intelligible. [...]
[...] La perception est-elle trompeuse ? Le soleil se couche la terre est immobile une étoile est minuscule : ce type de jugement correspond, croyons-nous, à la manière dont nous percevons les phénomènes ou le monde extérieur. Même si la science a pu démentir ces affirmations, si nous nous fions à nos sens, nous pouvons continuer de dire que "cette étoile est minuscule" - dans la mesure où nous la percevons comme telle. Faut-il alors considérer comme fondamentalement trompeuse la perception et construire la connaissance en rupture par rapport à celle-ci ? [...]
[...] Bien sûr, lorsque nous contemplons, d'une fenêtre, le spectacle de la rue, nous savons bien que les manteaux et les chapeaux auxquels se résume notre perception ne sont pas des spectres ou des hommes feints Nous jugeons que ce sont de vrais hommes. Par cet autre exemple de la Seconde méditation, Descartes montre que la perception a besoin du jugement. Néanmoins, le jugement ne peut se passer complètement de la perception ; celle-ci ne se réduit pas à une illusion. [...]
[...] Perception et évidence sensible Si je vois par exemple un autobus s'arrêter au feu rouge, je peux difficilement douter de la réalité de ma perception. Ce n'est pas un rêve, ni une simple impression subjective et d'ailleurs, si une personne m'accompagne dans la rue à ce moment-là, elle constatera également le même fait. Autrement dit la perception qui se rapporte dans cet exemple à la vision, me donne accès à la réalité sensible extérieure, c'est-à-dire au monde. En ce sens, elle est primordiale et source de vérité. Quand quelqu'un dit ça saute aux yeux ! [...]
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