Peut-on vraiment se connaître soi-même ? La question de la connaissance de soi suscite en l'homme beaucoup d'interrogations, car l'homme est longtemps resté un mystère pour lui-même. Mais aujourd'hui peut-il vraiment affirmer qu'il a acquis une véritable connaissance de sa personne? L'homme est indiscutablement détenteur de cette faculté qu'est la perception de soi, mais est-ce cela qui entraîne la connaissance de soi ?
Nous sommes en mesure de nous poser une question fondamentale : qu'est-ce que la perception ? Terme général, c'est la saisie immédiate d'un objet tel qu'il nous apparaît, mais peut-on appliquer cette définition à la perception de soi? La perception de soi est de l'ordre de la conscience de soi, nous avons conscience de notre existence, nous nous distinguons du monde extérieur, tandis que les animaux se confondent avec la nature : la perception de soi est donc le propre de l'homme.
[...] Notre corps est notre perception, notre corps n'est pas objectif, il ne perçoit pas les choses telles qu'elles sont vraiment puisqu'il est notre point de vue, l'intermédiaire entre notre conscience et le monde extérieur avec lequel il entretient une relation charnelle» d'après Merleau-Ponty. Mais même notre connaissance du corps reste floue et incomplète, nous ressentons parfois des douleurs inexplicables que nous ne connaissons pas. Nous ignorons également l'intérieur du corps, du moins nous ne le voyons pas et nous croyons le connaître. La perception de soi se fait donc à plusieurs niveaux. [...]
[...] Par exemple lorsque nous nous regardons dans un miroir, nous savons qu'il s'agit de notre personne et nous nous reconnaissons. Il s'agit maintenant de savoir si grâce à cette conscience de soi nous sommes en mesure de nous connaître. Qu'est-ce qu'une vraie connaissance ? Se connaître c'est savoir ce qu'il y a en nous, dans notre conscience, de quoi nous sommes constitués, de nos divers sentiments. Connaître est de l'ordre du savoir. Mais comment savoir si cette connaissance est vraie, réelle, universelle ? [...]
[...] Si la connaissance de soi était infaillible, nous ne nous tromperions pas. Nous allons donc voir dans le paragraphe suivant que ceci pose un nouveau problème : comment se connaître vraiment si la perception a ses failles ? Il y a en effet de nombreuses choses que nous ignorons. Outre le fait de ne pas percevoir tout ce qui nous entoure (nous ne percevons pas molécules, atomes, bien que nous sachons qu'ils existent), nous ne percevons pas non plus tout ce qui est en nous. [...]
[...] Effectivement, la perception de soi peut-être source d'erreur. Nous croyons nous connaître, nous avons nos certitudes sur notre caractère, notre façon d'agir, mais sommes-nous vraiment la personne que nous pensons être ? Il y a là un puissant problème de vérité : nous pensons connaître nos goûts, mais au fil du temps nous découvrons certaines choses que nous ne soupçonnions pas du tout. Par exemple, il se peut que nous soyons tout à coup émus en écoutant de la musique, en lisant un livre alors que jamais nous n'aurions pensé être touchés par ce genre de choses. [...]
[...] Si l'on demande à plusieurs personnes différentes de décrire une même scène, nous n'avons pas les mêmes observations. De même que nous nous percevons d'une certaine manière, par exemple nous nous trouvons certaines qualités et certains défauts, les autres ne seront pas toujours d'accord et nous perçoivent d'une autre manière. Ainsi, il n'existe pas une vérité universelle de soi, une véritable connaissance indiscutable. C'est au fil des ans que l'on apprend à se connaître et à connaître autrui. Au terme de cette réflexion, il nous semble qu'il est difficile d'avoir une véritable connaissance de soi. [...]
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