Les livres peuvent-ils avoir la prétention d'être le fidèle miroir d'un monde passé ? Peuvent-ils être la mémoire fiable de ce qui s'est déroulé sur Terre depuis la nuit des temps ? L'intitulé du sujet quant à lui supposerait que la bibliothèque (du grec ancien βιβλιοθήκη : biblio, « livre » ; thêkê, « place »), et par découlement les écrits, soit l'instrument de stockage de données sur l'humanité, un instrument structurant le règne humain, un objet stimulant la construction du présent et de l'avenir. Telle est la mémoire, une dynamique transcendant les âges, influençant inéluctablement l'histoire qui va s'écrire. La mémoire est immanente à la bibliothèque, de même que la bibliothèque est corollaire à la mémoire.
[...] Mais au-delà de cette acception de la bibliothèque, y aurait-il d'autres vertus, d'autres rôles, d'autres définitions et conceptions de celle-ci ? Dans un premier temps nous montrerons qu'à l'origine, la figure de la bibliothèque est emblématique du concept de conservation, de mémoire donc. In fine nous montrerons les autres usages qui ont été faits de la bibliothèque, entre autre lorsque quelques hommes veulent influencer l'ordre sociétal. I)LA BIBLIOTHEQUE, CONTINUUM MEMORIEL DE L'HUMANITE Un instrument de thésaurisation de la culture . [...]
[...] -Les bibliothèques contemporaines sont des lieux qui exaltent le débat car elles accueillent en leur sein expositions, rencontres avec des écrivains, conférences, colloques. Les « lectures publiques » promeuvent le livre en tant qu'outil de partage, propice aux échanges. -Les bibliothèques sont des lieux de loisir et de plaisir. Plaisir de lire qui engendre le désir d'écrire. Ainsi la bibliothèque auto-entretient la littérature et le monde littéraire. Un instrument idéologique et social : - Les bibliothèques sont de sérieux instruments du politique et du religieux. [...]
[...] Le présent n'est le plus souvent que mots soufflés par le passé. Ex : les décisions économiques que nos dirigeants prennent sont en lien direct avec des grands travaux économiques d'autrefois. Dans l'effacement progressif de l'Etat Providence et dans les restrictions budgétaires actuels, nous voyons en filigrane la marque d'Hayek, économiste libéral. Tout comme la pierre angulaire de la Banque Centrale Européenne est la pensée monétariste. Autre ex : Le devoir de mémoire : cf Paxton (Vichy), avec ses écrits a fait rejaillir quelque chose dans la conscience collective et mis en cause le politique. [...]
[...] On retrouve cela aujourd'hui dans la censure de certains livres (Denis Robert ) que les bibliothécaires n'ont pas le droit de commander. Ces bibliothèques d'autrefois n'avaient encore qu'une efficacité restreinte du fait de leur caractère privé ou onéreux d'accès, mais elles étaient un moyen de diffusion de l'information non négligeable, plus significatif lorsque l'imprimerie de Gutenberg arriva. D'autre part : cf évergétisme (les rois hellénistiques pour légitimer leur présence sur le territoire égyptien se devaient d'entretenir une image de bienfaiteur) CCL : La bibliothèque transcende sa définition de « mémoire » bien qu'elle soit un lieu où l'histoire dans sa multiplicité est classée, où le patrimoine de l'humanité est magnifié, elle est autre chose. [...]
[...] Cf bibliothèque d'Alexandrie, encyclopédie de Diderot et D'Alembert (rassembler et conserver tout le savoir de l'époque). Nous préservons notre patrimoine culturel. Mettons sous forme solide les pensées humaines du monde, diverses et substantielles, puis les préservons (nous préservons par là même l'intégrité de l'humanité), à l'inverse de certaines cultures orales. Qui agit sur le présent, telle est la mémoire, mobilisable à tous les temps : -Le souvenir (dérivé de la mémoire) même s'il peut temporiser longtemps peut rejaillir n'importe quand, n'importe où (préconscient). La mémoire est dynamique, causale. [...]
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