Le débat qui animait il y a quelques années la vie politique française sur la question de savoir si l'Etat français doit reconnaître ou non les mutins de 1917 témoigne d'un problème permanent de la société.
En effet, la façon dont l'homme peut concilier les impératifs de l'autorité avec la voix de sa conscience trouve une solution plus ou moins difficile selon la forme du gouvernement et l'époque. Toutefois ce dilemme ne peut disparaître totalement. Toute communauté humaine nécessite un système d'autorité quelconque et l'obéissance est un des éléments fondamentaux de l'édifice social. Les lois qui découlent de l'organisation sociale sont définies par Montesquieu comme étant des « rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses ». La question de savoir s'il faut toujours obéir aux lois pose celle de la relation de l'individu à la chose publique. B. de Jouvenel évoque quant à cette relation le « mystère de l'obéissance civile ».
S'il existe un point d'inflexion où il ne faut plus obéir à la loi, jusqu'où est-on tenu de le faire ? Au-delà de ce point d'inflexion, quelle méthode adopter ?
Si Martin Luther King et Gandhi sont toujours restés sur le terrain de la légalité, peut-on aller plus loin ? Nous allons voir ce que le droit et la légitimité nous autorisent à faire.
[...] La force de la légitimité peut nous conduire à une abdication idéologique des valeurs fondamentales. Serions nous tous des serviteurs de l'horreur en puissance ? Les forces inhibitrices de ce que l'on croit légitime empêchant normalement de nuire à autrui se trouvent court-circuitées et ses actions ne sont plus contrôlées par la conscience. L'expérience en laboratoire a malheureusement connu des applications historiques lors de la deuxième guerre mondiale. Où fini la soumission à l'autorité et où commence la responsabilité de l'individu ? [...]
[...] Il en résulte que le citoyen peut et doit désobéir à toute loi qui viole le droit naturel. Pour Pufendorf, le droit naturel constitue tout ce qui est ordonné par la raison. Selon Locke, le droit de désobéissance trouve sa légitimation dans la loi de la Nature. Cette dernière est supérieure à toutes les lois sociales. On a le droit légitime issu de cette loi de punir ceux qui la méconnaissent, afin de contribuer à la conservation du genre humain. [...]
[...] Le prétendu droit de résistance flotte donc dans le vide juridique. A la recherche d'un fondement juridique du droit de résistance Si on considère qu'une loi est illégale au sens où elle est injuste, est-elle encore une loi ? Si on répond par la négative, la métaphysique juridique peut-elle nous apporter des fondements juridiques au droit de résistance à la loi ? La question de savoir si l'on peut légitimement désobéir à la loi revient à se demander quelles sont les limites du pouvoir politique ? [...]
[...] Je suis tellement persuadé de la beauté et de la majesté du droit que même lorsque j'estime une loi erronée, je suis prêt à cause d'elle à aller en prison et à y rester Pensez- vous comme le Pasteur Martin Luther King qu'il faut toujours obéir aux lois ? Le débat qui animait il y a quelques années la vie politique française sur la question de savoir si l'Etat français doit reconnaître ou non les mutins de 1917 témoigne d'un problème permanent de la société. [...]
[...] Ainsi Bossuet n'accorde pas au peuple le droit de résister à l'oppression ou celui de déposer le souverain. Le sort des Etats serait remis en cause si le droit divin instaurait une procédure de non respect de soi-même car toutes les fois qu'une partie du peuple s'imaginera qu'elle a raison contre la puissance publique ( ) elle se croira en droit de prendre les armes Les Etats deviendraient des théâtres ( ) toujours sanglants de guerre civile car le peuple peut facilement se laisser flatter par quelques ambitieux. [...]
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