Dissertation philosophique sur le sujet "Peut-on penser par soi-même ?". La conscience n'est-elle pas porteuse d'illusions sur elle-même ? La liberté de penser ne passe-t-elle par une prise de conscience de toutes les déterminations qui pèsent sur ma pensée ? Le soi-même n'est-il pas lui-même le produit d'un processus ?
[...] L'autonomie et l'originalité ne sont pas données au départ mais le résultat d'une conquête progressive La négativité critique comme condition de la libération. Le doute libérateur:Renverser toutes nos anciennes croyances, faire table rase de nos préjugés,de nos idées reçues,prendre du recul par rapport aux évidences premières et au sens commun Cette négativité critique travaille toute la philosophe. La vertu de la philosophie est essentiellement négative, ainsi que le rappelle Clément Rosset. Elle ne conforte pas nos certitudes et n'en propose pas de nouvelles. [...]
[...] Quel sens faut-il donner à l'expression Penser par soi-même Penser serait ici l'acte d'une conscience solitaire, coupée du monde et des autres (solipsisme).Penser relèverait d'une conscience immédiate et transparent à elle-même. Le sujet conscient aurait une maîtrise absolue sur ses pensées. Il en serait la cause libre. Il les produirait de lui-même, et leur imprimerai sa marque originale et singulière. Toute pensée porterait la griffe de son auteur. Ce sont tous ces aspects qui ne vont pas de soi. Penser n'est pas un acte immédiat mais suppose des méditations: 1. Penser n'est pas une donnée immédiate; mais passe par un apprentissage. [...]
[...] L'acquisition chez l'enfant des structures logiques de la pensée va de pair avec celle des structures syntaxiques d'une langue. En apprenant à parler, l'enfant apprend à penser et apprend des pensées. Le langage est un vecteur culturel; il façonne notre vision du monde. Avant de porter la vision d'un individu, la pensée porte la marque d'une langue. L'individu est parlé avant de parler. Il est pensé avant de penser Autrui est toujours présent à l'horizon de mes pensées, même lorsque nous sommes seuls. [...]
[...] L'autonomie de la conscience est une illusion produite par la méconnaissance des conditions matérielles qui la déterminent. La conscience est un produit social et historique (Marx).L'individu véhicule l'idéologie dominante, c'est-à-dire le système d'idées et des valeurs propres à la classe dominante. Ainsi, l'individualisme est propre à l'idéologie bourgeoise et correspond aux rapports de production capitalistes. Le salariat exige un individu libre, libre d'abord d'aller vendre sa force de travail sur le marché. En d'autres termes, l'illusion de la liberté a une fonction pratique; celle de perpétuer la domination d'une classe sur l'autre Les facteurs de détermination internes .Les motivations auxquelles nous obéissons dans nos actes et dans nos pensées sont en majeure partie inconscientes. [...]
[...] Et si le moi »était justement la principale cause d'enfermement de la pensée? Et si une pensée se présentait quand elle veut et non pas quand je veux? La critique radicale du cogito cartésien menée par Nietzsche nous conduit à penser que pour penser librement, ce n'est pas seulement des autres, des conventions sociales et des illusions véhiculées par le langage que je dois me débarrasser mais en définitive de mon moi ou de mon petit je ».Cette libération se produit dans la création artistique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture