Tout d'abord, l'acte de penser peut être compris comme un acte essentiel à l'individu, ce n'est donc pas une chose anecdotique. Spinoza dans L'éthique par exemple disait que « l'Homme pense, c'est un fait », cela implique donc une activité intellectuelle inséparable de l'être humain. Dès lors, l'usage des images compromet-il la rationalité de la pensée ? Penser sans image n'est-ce pas surestimer la puissance de l'intellect ? La multitude des images dans notre monde ne supprime-t-elle pas la pensée ? (...)
[...] De plus, l'image se caractérise par sa fugitivité et son instabilité alors que penser consiste à dépasser l'instabilité des images. Le fait de penser permet d'accéder à la réalité, d'appréhender le réel alors que l'image est simplement une reproduction de la réalité : elle est réduite au statut de mime, d'imitation imparfaite. Donc selon lui, l'être humain serait capable de penser sans image et quoique utiles, leur usage n'est absolument pas indispensable L'image n'est pas seulement un point d'appui pratique et utile, on peut aussi la considérer comme la condition nécessaire pour que nous puissions penser Dans l'enseignement, il est quasiment indispensable pour que les élèves comprennent, d'utiliser des images car l'image est signifiante et parlante. [...]
[...] Enfin, on pourrait se demander si les images ne nous empêchent pas de penser. La réalité montre qu'aujourd'hui, on reçoit tout un tas d'images très variées et que cette habitude de passivité est plutôt plaisante par rapport au fait de penser qui implique une certaine volonté et un effort important. L'image a donc une apparence achevée qui peut donner l'illusion d'avoir fait le tour de la question mais l'important est d'identifier ce qui se cache derrière les images et de dépasser cet aspect sensible pour être en mesure de conceptualiser efficacement dans l'optique de pouvoir penser et juger par soi-même. [...]
[...] De ce fait, les concepts purs peuvent exister mais n'ont pas de sens sans image. Le rôle de l'image semble donc très important : elle doit donner un sens aux concepts pour qu'ils soient compréhensibles par l'Homme. De ce fait, connaître implique la coopération des deux aspects présentés par Platon que sont le sensible et l'intelligible. On pourrait donc dire dans ces conditions que la connaissance est loin de pouvoir éradiquer les images d'autant plus que dans notre civilisation de l'image, c'est un support fondamental qui sert de base à la pensée. [...]
[...] Peut-on penser sans image ? En quoi consiste l'acte de penser ? Est-ce un acte conditionné de l'extérieur ? Bien que le fait de penser et d'imaginer semblent différents, les images sont-elles des conditions nécessaires à l'exercice de la pensée ? Tout d'abord, l'acte de penser peut être compris comme un acte essentiel à l'individu, ce n'est donc pas une chose anecdotique. Spinoza dans L'éthique par exemple disait que l'Homme pense, c'est un fait cela implique donc une activité intellectuelle inséparable de l'être humain. [...]
[...] On est donc face à l'insuffisance de l'image. Or, pour penser, il faut accéder aux concepts et pour cela il faut absolument dépasser la multiplicité du réel. Par exemple, Descartes distinguait l'intellection pure et l'imagination. Selon lui, les maths ne reposent pas sur les images mais sur des concepts et ce n'est pas l'image qui fonde la connaissance. Il prend l'exemple du chiliogone (polygone possédant côtés) qui n'est pas différent du myriagone (polygone à 10.000 côtés) quand on compare les deux figures sur un dessin. [...]
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