La question contient un présupposé : puisqu'il s'agit de refuser de penser afin d'être heureux, il semble que la pensée serait un obstacle au bonheur ; la première question à se demander était donc : en quoi la pensée nous empêcherait-elle d'être heureux ?
On pouvait argumenter ce point en s'appuyant sur différents aspects de la pensée, dont on pouvait déduire le caractère pénible ou désagréable : la réflexion comme interrogation et doute qui nous déloge du confort de nos certitudes, la prise de conscience de soi et de ses actes, qui peut engendrer insatisfaction ou remords (cf la conscience morale), la prise de conscience des problèmes sociaux, politiques, moraux, écologiques... du monde qui nous entoure, et qui pourrait nous conduire au pessimisme, voire au désespoir (...)
[...] Vivre, comme l'imbécile heureux, en se contentant des idées reçues, ne pas penser par soi-même, c'est alimenter certaines peurs, ou haines, issues de l'imagination et de l'obscurantisme. Exemple du racisme, ou encore de l'intolérance religieuse. Cf Epicure : celui qui ne réfléchie pas se forge une opinion terrifiante de la mort, de l'au-delà, des dieux, ce qui trouble sa sérénité ; il faut donc chercher à savoir objectivement ce qu'ils sont, pour ne plus éprouver de crainte à leur égard : les dieux ne s'occupent pas des hommes, la mort n'est qu'une absence de sensations. La raison dissout les exagérations de l'imagination. C. [...]
[...] Peut-on vouloir d'un tel bonheur ? Ne pas user de sa faculté de penser, c'est risquer de se voir soumis à d'autres, qui pensent à notre place et exercent ainsi du pouvoir sur Autrui. Un dictateur rêverait d'un peuple qui ne pense pas (Cf Kant, Qu'et-ce que les Lumières Ce serait une faute d'un point de vue moral : ce serait en effet vivre en toute inconscience, agir sans réfléchir, se montrer égoïste et irresponsable, bref, se montrer indigne de notre statut d'être pensant, renoncer à notre qualité d'homme (Cf Pascal : l'homme est un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant ( Toute notre grandeur consiste en la pensée On voit que l'homme n'a pas le droit de préférer le bonheur à le réflexion : le bonheur n'est pas la seule fin de l'action humaine, et il doit parfois passer au second plan. [...]
[...] Faut-il s'abstenir de penser pour être heureux ? Comment aborder le sujet : problématisation et reconstitution de la démarche : La question contient un présupposé : puisqu'il s'agit de refuser de penser afin d'être heureux, il semble que la pensée serait un obstacle au bonheur ; la première question à se demander était donc : en quoi la pensée nous empêcherait-elle d'être heureux ? On pouvait argumenter ce point en s'appuyant sur différents aspects de la pensée, dont on pouvait déduire le caractère pénible ou désagréable : la réflexion comme interrogation et doute qui nous déloge du confort de nos certitudes, la prise de conscience de soi et de ses actes, qui peut engendrer insatisfaction ou remords (cf la conscience morale), la prise de conscience des problèmes sociaux, politiques, moraux, écologiques du monde qui nous entoure, et qui pourrait nous conduire au pessimisme, voire au désespoir Quelle est la conséquence d'un tel point de vue ? [...]
[...] PLAN DETAILLE : En quoi penser nous rend-il malheureux ? La pensée est source de déplaisir, voire de souffrance ; elle engendre en nous des inquiétudes et des troubles qui s'opposent à la sérénité : A. La pensée est une réflexion rationnelle sur un problème, auquel on cherche des réponses. - Elle suppose le doute, la remise en question, comme point de départ et comme moteur de recherche : penser c'est refuser la facilité du préjugé ou de l'opinion commune, accepter dans un premier temps de ne rien savoir (Cf Socrate). [...]
[...] Il ne suffit pas de suivre ses impulsions et ses désirs pour être heureux. Pour satisfaire ses désirs, il faut réfléchir avant d'agir, savoir ce qui est désirable pour nous et ce qui ne l'est pas, se fixer des buts et chercher à les atteindre, ce qui mobilise la raison. Cf Epicure : désirer n'importe quoi, c'est risquer d'avoir des désirs vains, illimités, insatiables ; il faut satisfaire ses désirs naturels, et faire un bon usage des plaisirs. Rechercher ce qui nous rendrait heureux exige une introspection préalable et une certaine connaissance de soi, afin de savoir ce que l'on désir vraiment. [...]
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