Nous allons étudier, partant des différentes caractéristiques du calcul et de leur justification, en quoi l'acte de penser pourrait rejoindre celui de calculer, par comparaison de ses caractéristiques propres avec celle du calcul.
[...] Penser est-ce calculer? Introduction Devant l'émergence des nouvelles technologies, dont le dessein non déguisé serait de faire de la machine un quasi-homme (si ce n'est un homme, voire un surhomme), la question des limites de telles sciences (celle de l'intelligence artificielle, en particulier) se pose. Déjà s'élève la foi en un ordinateur intelligent, battant avec aisance les plus grands joueurs d'échecs. Cette foi est-elle fondée ? Précipitée ? Deviendra-t-elle la doctrine ou la découvrira-t-on pure illusion ? Ainsi la question penser, est-ce calculer ? [...]
[...] Précisions que nous sommes venus à la conclusion que les lois valables et leur bonne exécution favorisée par la mémoire sont des conditions négatives ou sine qua non ; les bases vraies, elles, sont plutôt les conditions de l'efficacité de l'automatisation, évaluée dans son résultat. Cette dimension d'efficacité pose donc toute la difficulté de l'assimilation de la pensée au calcul. La pensée peut être réduite au calcul par bien des points : ainsi Boole entreprit de traduire les déductions de l'Ethique de Spinoza en déductions mathématiques dans The laws of thought après deux ou trois déductions réussies, il échoua. Ile st bien quelque chose, en la pensée, d'irréductible au calcul : étudions la différence que nous avons relevée, qui est celle des bases vraies. [...]
[...] En revanche, quid des méta-lois ? Elles doivent être l'explication du fonctionnement de, ici, la pensée. Projet colossal, accompli par Kant dans la Critique de la raison pure : il y étudia les rôles de l'entendement, de la raison, et avança le piège qu'était et que demeure l'usage transcendant des Idées transcendantales : destinées à réguler l'usage de l'entendement (c'est-à-dire à conduire nos pensées, à les assagir (Idée du monde) et également à conduire nos actes (Idée de Dieu)), la raison est néanmoins tentée, et cela à cause de sa nature même, à vouloir les connaître quand une telle connaissance est bannie. [...]
[...] Il existe donc bien des lois et des méta-lois de la pensée, comme en calcul. La question qui se pose à l'issue de cette première partie est la suivante : quelles sont, des lois ou des méta-lois, celles qui sont l'objet de l'automatisation, de l'enchaînement ? II. Est-il utile, pour répondre à cette question, d'y consacrer une seconde partie ? C'est plutôt la réponse succincte à cette question qui introduira cette seconde partie. Car si nous examinons les méta-lois, en sachant qu'elles sont à la base des lois, il apparaît évident que les méta- lois sont enchaînées automatiquement par la simple existence des lois. [...]
[...] Nous nous devons d'examiner cette possibilité, afin de la confirmer ou bien de la rejeter. A cet effet, le recours au paradigme de l'ordinateur pourra nous être d'un grand secours, puisque nous permettant d'appuyer notre réflexion sur une base tangible et en cela contraignante, car empêchant une utilisation trop prégnante de l'imagination, laquelle est à même de tout considérer. Nous allons donc étudier, partant des différentes caractéristiques du calcul et de leur justification, en quoi l'acte de penser pourrait rejoindre celui de calculer, par comparaison de ses caractéristiques propres avec celle du calcul. [...]
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