Qu'est-ce qui distingue une pensée opérant sur des signes d'une pensée opérant sur des symboles ? Se poser cette question implique que nous n'utiliserons pas le terme de « symbole » au sens d'un type particulier de signe, un signe dont la relation à son objet serait conventionnelle et non déterminée a priori comme dans le cas, par exemple, d'une icône ou d'un indice. Nous sommes portés à croire, pour les raisons qui suivent, que la divergence entre signe et symbole relève d'une différence de nature concernant l'information qu'ils véhiculent, plutôt qu'une différence de degré concernant la détermination de la forme porteuse de signification par l'objet externe (...)
[...] Nous sommes donc confrontés au caractère paradoxal du symbole. D'un côté, comme le signe, il évoque une signification linguistique, logique et explicite. Mais, de l'autre, il n'évoque rien du tout, une absence de signification qui peut donner l'impression que l'on ne représente en fait rien du tout. Il en résulte deux conséquences. En premier lieu, la définition linguistique est bel et bien de nature conventionnelle, mais non pas parce que le lien du signifiant au signifié néglige une partie du signifié, par souci d'économie ou de manipulation, mais parce que cette partie du signifié - le contenu empirique concret - n'existe pas, n'est pas là pour orienter et encadrer ce lien. [...]
[...] On peut trouver des symboles qui représentent des régularités, des entités ou des situations non perceptibles ou expérimentables directement. Afin d'illustrer notre problématique, nous aimerions revenir sur deux des exemples cités plus haut, à savoir le concept d'absence ou fin de présence subjective, et un concept psychologique-introspectif : la tristesse. Les deux concepts peuvent, par le biais d'une analyse relativement rigoureuse, se voir associés à toute une myriade de descriptions, de définitions, voire de déductions linguistiques, c'est-à-dire logiques, tout le contenu abstrait du signifié, l'information théorique. [...]
[...] Qu'est-ce qui distingue une pensée opérant sur des signes d'une pensée opérant sur des symboles ? Se poser cette question implique que nous n'utiliserons pas du terme de symbole au sens d'un type particulier de signe, un signe dont la relation à son objet serait conventionnelle et non déterminée a priori comme dans le cas, par exemple, d'une icône ou d'un indice. Nous sommes portés à croire, pour les raisons qui suivent, que la divergence entre signe et symbole relève d'une différence de nature concernant l'information qu'ils véhiculent, plutôt qu'une différence de degré concernant la détermination de la forme porteuse de signification par l'objet externe. [...]
[...] Revenons-en maintenant à la distinction que nous aimerions opérer entre les termes de signe et de symbole. Dans le cadre de notre travail, un signe désigne toute forme perçue qui évoque - l'évocation pouvant se voir perturbée - dans une pensée un contenu linguistique-culturel et un contenu empirique, ou personnel. Un symbole, quand à lui, n'évoque à l'esprit qui le perçoit qu'un contenu linguistique, culturel. Nous désignerons donc sous le terme de symbole toute forme perçue, tout signifiant qui évoque un signifié exclusivement linguistique, sans référence à une expérience sensorielle directe qui lui soit simultanée. [...]
[...] Tasio Retortillo, M1 de philosophie, Université Pierre-Mendès France, 2008. [...]
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