On Liberty, ouvrage paru en 1859, est le fruit du travail commun de Mill et de Madame Taylor, à laquelle il voua un amour exalté. Madame Taylor, épouse de Mill depuis 1851 et très influente sur lui, est décédée un an auparavant et Mill lui dédie ce livre qui, dit-il, 'lui appartient autant qu'à [lui]-même'. On cherchera ici à voir comment au vue des évolutions des sociétés dans la première partie du XIXe siècle, John Stuart Mill réinterprète le concept de liberté individuelle qui est à la base du libéralisme. On étudiera comment cette conception de la liberté influe sur la conception de l'individu dans son rapport au corps social et sur toute l'œuvre de Mill. On s'attachera à montrer en quoi On Liberty constitue ce qu'Hannah Pitkin appelle la 'métapolitique' de Mill, la matrice qui donne sens à tout son édifice politique
[...] Leurs idées furent consacrées par la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789. Mais quand la Nation fut gouvernée par ses délégués on estima que la société n'avait pas à limiter son pouvoir sur elle-même car il n'y avait aucun risque qu'elle se tyrannisât elle-même Or, une fois que le gouvernement électif était établi depuis un certain temps, notamment aux Etats-Unis, on se rendit compte d'un décalage entre le peuple gouvernant et celui sur lequel il gouvernait. [...]
[...] Mill et sa pensée iraient à l'encontre de la cohésion de la société en suggérant un individualisme intransigeant. Ainsi, en pensant la liberté individuelle, Mill créerait une sorte de négation de la société. A cette critique s'ajoute celle de Maurice Cowling, qui interprète l'œuvre de Mill comme une défense fine des élites et de leurs intérêts propres. Mill, en imposant le respect de la spontanéité individuelle, écrirait au profit de la sécurité bourgeoise. Il attribuerait pour rôle à la société de veiller à la préservation des intérêts du capitalisme, il empêcherait toute remise en cause de la répartition des richesses. [...]
[...] Conclusion Posant la liberté individuelle comme principe fondamental, John Stuart Mill développe une pensée personnelle et originale. Il insiste sur la diversité de pensée et sur la positivité de l'antagonisme pour la société. Dans l'épigraphe de On Liberty, on peut lire cette phrase de Humboldt : Le grand principe directeur vers lequel convergent tous les arguments développés dans ces pages, est l'importance absolue et essentielle du développement humain dans sa plus riche diversité. Mill représente lui-même la diversité. Refusant de se laisser enfermer dans une catégorie, il a été utilitariste, libéral et même socialiste. [...]
[...] La société doit garantir les conditions de son progrès. Mais pour faciliter le travail de la société et garantir son efficacité, Mill est favorable à l'association d'individus, intermédiaires entre l'individu et le corps social. Elle préfigure dans un cadre restreint le débat public et en facilite l'expression. Mill préfère l'intervention de ces entités pluralistes à celle de l'Etat, nécessairement plus uniforme. L'étendue et la population des Etats rendent nécessaires une représentation pour ne pas être paralysés par la division totale, et l'association relève de cette logique. [...]
[...] La pensée libérale de John Stuart Mill dans On Liberty Introduction John Stuart Mill est né à Londres en 1806. Il est le fils aîné de James Mill, ami et disciple de Bentham, la figure de proue de l'utilitarisme anglais. Il reçoit une éducation stricte mais extrêmement complète, entièrement dispensée par son père : dès trois ans il apprend le grec, le latin à huit ans. C'est un esprit très cultivé qui s'intéressera à tous les problèmes de son temps, de l'économie à la logique, de la philosophie à la politique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture