Lors d'un deuil, on peut observer la disparition d'autrui. On constate qu'une relation a autrui a disparu parce que celle-ci n'existe de fait plus que dans nos souvenirs, et plus dans le présent. C'est donc que la prise de conscience de la mort a limité de fait les possibilités de l'avenir. Mais ce deuil ne nous dit rien sur notre mort, car notre vie continue : nous existons toujours. Simplement le deuil nous découvre la possibilité d'une disparition de la vie. Mais penser vraiment notre mort supposerait que la mort soit un objet, or la connaissance de cet objet nécessiterait un concept qui détermine une intuition sensible.
[...] Ainsi notre pensée de l'avenir est limitée par elle mais elle est aussi façonnée par elle. La conscience de la mort transforme notre vie en destin, mais en y mettant le point final. De sorte que notre vie ne devient une qu'au moment où elle nous échappe. Le destin n'est pas la forme qui se fige, une fois qu'a été mis le point final, mais ce à partir de quoi un projet en général est possible. Il n'est pas issu de la vision rétrospective du passé, mais de l'anticipation prospective de l'avenir. [...]
[...] Ainsi on peut comprendre que c'est paradoxalement par peur de la mort que certains se suicident. De même la recherche avide de la reconnaissance d'autrui peut être considérée comme le signe de la peur de la mort - jusque chez le maître hégélien : La mort dans la dialectique de la reconnaissance par autrui de ma liberté. De ce point de vue là, la signification de la mort qui dans sa nature biologique et sa particularité constitue une limitation pour la pensée de l'avenir personnel ne peut être dépassée dans sa contradiction semble-t-il que par l'intériorisation de cette reconnaissance par autrui du fait que ma mort ne limite pas l'universalité de mon être. [...]
[...] Donc la conscience de celle-ci ne limite plus la conscience de l'avenir et cet avenir est juste étranger à toute mort car l'avenir n'a pour objet que la vie. III/ La mort comme propriété de la vie A l'extrême opposé, il peut s'agir d'intérioriser la mort au point d'en faire l'élément constitutif de la vie. Etendre à ce point la crainte, qu'elle ne soit plus ce qui tourmente l'existence mais d'une certaine façon ce qui la fonde. De sorte que la mort devient quelque chose qui concerne à ce point la vie qu'il devient absurde d'en avoir au sens banal du terme. [...]
[...] La pensée de l'avenir est-elle limitée par la conscience de la mort ? Lors d'un deuil, on peut observer la disparition d'autrui. On constate qu'une relation à autrui a disparu parce que celle-ci n'existe de fait plus que dans nos souvenirs, et plus dans le présent. C'est donc que la prise de conscience de la mort a limité de fait les possibilités de l'avenir. Mais ce deuil ne nous dit rien sur notre mort, car notre vie continue : nous existons toujours. [...]
[...] On privilégie la certitude de la mort sur l'événement de la mort, et ma mort sur mort. Dès lors la conscience de cet évènement ne limite plus la pensée de l'avenir mais donne sens à celle-ci en ce que cet avenir aboutit nécessairement à la mort, qui est bien notre horizon. Le fait de parler de notre vie, que l'on s'approprie la vie implique que c'est une autre conception de la vie qui est ici à l'œuvre. Il s'agit de la vie considérée en ce qu'elle forme un tout que l'on peut s'approprier, dans lequel on peut se reconnaître. [...]
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