La manière doit est posée la question implique une obligation : être passionné serait-il un devoir ? Et si le précepte était superflu, si que nous le voulions ou pas, nous étions nécessairement passionnés ? Cette interrogation trahit donc l'ambiguïté inhérente à toute réflexion sur la passion. D'emblée il semble que l'on doive se placer sur le plan du jugement et de la norme, comme si la passion s'inscrit naturellement dans un contexte moral. Ainsi, selon que l'on considèrera la passion comme un bien ou un mal, bref comme une vertu ou un vice, on répondra par l'affirmative ou négativement à la question que pose le sujet. Mais s'il s'agissait d'un faux problème, ne faudrait-il pas en effet se demander si la passion relève de la nature ? Dans ces conditions, comment y échapper ? Ceci implique un déterminisme accablant, aussi, indépendamment de la morale, ne peut-on pas proposer une conception de la passion humaine comme manière de liberté ? (...)
[...] Mais ces fins, indique Sartre, la volonté de les crée pas ; elle est simplement une manière d'être par rapport à elles. Par exemple, elle peut décréter que la poursuite de ces fins sera réfléchie, délibérée ou passionnelle. Autre exemple, je peux m'enfuir à toute jambe devant une menace par peur de mourir. Ce fait passionnel n'en pose pas moins implicitement une fin suprême, la valeur de la vie. Tel autre comprendra qu'il faut rester sur place et résister. Mais ici, la fin reste la même, sauver sa vie, simplement les moyens sont différents. [...]
[...] III) La passion comme nature. Lorsque Spinoza explique dans l'Ethique V que la connaissance vraie libère des passions, il montre aussi que ce remède est au final rarement efficace ! La preuve en est qu'il n'y a que très peu de sages. La conclusion est bien plutôt que l'on peut transformer les passions de l'homme mais non les éliminer. Toute la philosophie politique de Spinoza est une tentative pour répondre à cette question : comment gérer la cité des esclaves ? [...]
[...] Faut-il être passionné ? Introduction : La manière doit est posée la question implique une obligation : être passionné serait-il un devoir ? Et si le précepte était superflu, si que nous le voulions ou pas, nous étions nécessairement passionnés ? Cette interrogation trahit donc l'ambigüité inhérente à toute réflexion sur la passion. D'emblée il semble que l'on doive se placer sur le plan du jugement et de la norme, comme si la passion s'inscrit naturellement dans un contexte moral. [...]
[...] La positivité reconnue aux passions est liée à une sorte d'amalgame qui est fait entre passions d'une part et sentiments d'autre part. C'est désormais plus une manière d'être du sujet qui est envisagée que le fait d'être. Ce changement de perspective conduit à un changement de sens. Hegel rappelle que rien de grand ne se fait sans passion (Leçons sur la philosophie de l'Histoire). La passion résulte d'une volonté humaine, c'est un élément actif (cf. aussi La Raison dans l'Histoire). [...]
[...] C'est toute la démarche de Spinoza lorsqu'il reprend l'idée selon laquelle un sentiment qui est une passion cesse d'être une passion sitôt que nous en formons une idée claire et distincte (Ethique, Ve partie). Pour lui, la connaissance du vrai libère de la passion. Pourtant certains refusent de voir dans l'état passionnel la source de tous nos maux. Ils vont même jusqu'à soutenir que la passion est l'élan indispensable à la vie. Par ailleurs, que dire de quelqu'un qui est passionné par la connaissance et le vrai ? En quoi est-il sur la mauvaise voie ? II) La passion comme activité et comme élan. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture