Explication du texte de Blaise Pascal
[...] Cette volonté de toujours s'occuper ne révèle-t-elle pas un besoin de l'homme d'éviter de s'interroger sur lui-même et, ainsi, de fuir sa propre réalité ? [Etude ordonnée du texte] Pascal évoque dans cette Pensée le divertissement, du latin di-vertere qui signifie détourner. Le divertissement désigne donc, pour Pascal, tout ce qui détourne l'homme de découvrir son néant, c'est-à-dire aussi bien ses loisirs que son métier ou les recherches de la science. Il commence ainsi on charge les hommes et utilise ce on tout au long de son texte. Qui désigne ce on ? [...]
[...] Pascal, Pensées édition Brunschvicg (207) [Introduction] Pascal, écrivain du XVIIe siècle, évoque, dans ce court extrait de son oeuvre majeure, Pensées, le divertissement des hommes. Il y révèle le paradoxe entre le bonheur, recherché par tous, et la manière d'y parvenir, en contradiction avec la nature même du bonheur. Comment rendre un homme heureux en l'accablant de travaux à effectuer, de responsabilités ? Ce passage, ou Pensée, tiré de la partie sur le divertissement, elle-même incluse dans le chapitre sur la Misère de l'homme, reprend le point de vue de Pascal selon lequel l'homme est avide de bonheur mais incapable de l'atteindre. [...]
[...] Sans savoir ce qui va leur arriver, ils continueront à vivre normalement, en décalage avec la réalité. En revanche, pour d'autres, la connaissance de la vérité est nécessaire. Ainsi, une personne, apprenant qu'elle est condamnée, pourra choisir de profiter au maximum du temps qu'il lui reste à vivre, au lieu de le perdre en futilités. La vérité n'est donc pas nécessairement incompatible avec le bonheur et peut même être à l'origine d'une forme de bonheur. Il apparaît ainsi que, bien que difficile à assumer, la vérité n'est pas nécessairement en opposition avec le bonheur. [...]
[...] Pascal répond à cette interrogation dans le dernier moment de son texte. L'origine de ce que l'homme qualifie de divertissement s'éclaire alors. A court de travail, l'homme doit utiliser ce temps supplémentaire pour se divertir, jouer, s'amuser, sous peine de replonger dans ce qu'il veut à tout prix éviter : la réflexion sur lui-même. L'homme ne doit donc jamais se reposer, selon Pascal, qui écrit s'occuper toujours tout entiers Remarquons que la conception pascalienne du divertissement englobe sa définition classique qui désigne l'occupation du temps libre afin de se distraire, d'oublier ses soucis, en désignant également par ce terme tout ce qui permet à l'homme de se détourner de la découverte de son néant. [...]
[...] Cette dernière proposition correspond à notre sens à la thèse profonde défendue par Pascal, thèse que nous critiquerons en exposant ses limites. Que représente le divertissement dans le bonheur humain ? En quoi permet-il d'être heureux ? Selon Pascal, le divertissement se présente avant tout comme un moyen de se détourner de son néant. Ainsi certains de nos contemporains ne supportent pas l'inaction, au point de se plonger littéralement dans un déluge d'activités, ce jusqu'à un âge avancé ; tel fut le cas de Jacques Lanzmann, ouvrier agricole, parolier de chansons, scénariste, écrivain, journaliste, critique littéraire, aventurier . [...]
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