En 1647, Descartes fit à Paris, deux visites à Pascal. Il s'en est suivi une dispute. C'est que le génie scientifique de Pascal, sous l'influence du jansénisme, va se retourner contre la science cartésienne. L'itinéraire intellectuel et spirituel de Pascal va de la passion pour la science à son reniement au profit de la foi. Dès lors, on saisit mieux pourquoi, c'est plus l'image de Pascal, l'apologiste de la religion chrétienne, que celle du savant qui s'est finalement imposée et a suscité la plupart des travaux sur son œuvre. Le Traité du vide de Pascal met bien en lumière leur désaccord à propos du vide. La préface qu'il rédigea à cet ouvrage est reconnue d'une grande portée scientifique. Ses Expériences nouvelles touchant le vide (1647) ont eu la vertu d'agacer Descartes. Les allusions à Descartes abondent dans Les Pensées. Pascal évoque le « démon méchant » des Méditations métaphysiques de Descartes. On peut citer l'orgueil de la raison, la présomption de la volonté, « … qui me fait connaître que je porte l'image et la ressemblance de Dieu ». Quelle outrecuidance ! La puissance infinie de la volonté, la liberté sans bornes de l'homme est la condition de la connaissance vraie. La grandeur de l'homme est donc bien présente dans la pensée de Descartes ; mais, la misère de l'homme y est absente.
Pascal et Descartes se rencontrent tout naturellement dans l'augusti-nisme. La parenté entre le spiritualisme de Descartes et celui de saint Augustin est avérée.
[...] Il suffit de reconnaître en l'homme une volonté non contrainte, désignée par le terme libre arbitre, pour garantir et rendre possible son désir de bonheur. La plume de Pascal, particulièrement dans les Provinciales, devint l'épée de la dévotion rigoriste et intransigeante qui transperce les mœurs et les doctrines libertines. Aucune accommodation n'est possible entre la morale chrétienne et la vie mondaine et moderne : le désir des biens terrestres, l'amour de soi comme l'amour du monde ne peuvent conduire au salut, à la félicité éternelle. Pascal et Descartes ont eu des rapports difficiles avec les jésuites. [...]
[...] Dès lors, on saisit mieux pourquoi, c'est plus l'image de Pascal, l'apologiste de la religion chrétienne, que celle du savant qui s'est finalement imposée et a suscité la plupart des travaux sur son œuvre. Le Traité du vide de Pascal met bien en lumière leur désaccord à propos du vide. La préface qu'il rédigea à cet ouvrage est reconnue d'une grande portée scientifique. Ses Expériences nouvelles touchant le vide (1647) ont eu la vertu d'agacer Descartes. Les allusions à Descartes abondent dans Les Pensées. [...]
[...] Tous les deux voient dans les mathématiques le modèle de la vérité scientifique. Elles doivent nous enseigner ce qu'est un savoir véritable et nous apprendre comment procéder, dans tous les domaines de l'expérience humaine, pour l'obtenir. Ceux qui cherchent le droit chemin de la vérité, dit Descartes, ne doivent s'occuper d'aucuns objet dont ils ne puissent avoir une certitude égale à celle des démonstrations de l'arithmétique et de la géométrie Dans la première partie du Discours de la méthode, Descartes écrit : je me plaisais surtout aux mathématiques, à cause de la certitude et de l'évidence de leurs raisons , je m'étonnais de ce que, leurs fondements étant si fermes et si solides, on n'avait rien bâti dessus de plus relevé[17] Comme en écho, Pascal parle d'esprit géométrique pour désigner le socle de l'activité mathématique. [...]
[...] Correspondance avec Elisabeth et autres lettres, Introduction, bibliographie et chronologie de Jean-marie Beyssade et Michelle Beyssade, Paris, GF-Flammarion Les passions de l'âme, Paris, éd. Gallimard Œuvres de Pascal Les Pensées, Paris, éd. Brunschvicg, Livre de poche note 1 de la page 22. Les Pensées. Fragments classés sur la religion et la condition de l'homme, notes et commentaires de Claude Morali, Paris, éd. Nathan Les Provinciales, Paris, Maxi-Livres Entretiens avec M. de Sacy sur la lecture d'Epictète et de Montaigne, t. III des Œuvres complètes, éd. J. [...]
[...] A l'évidence du cogito, il faut immédiatement, c'est ce que Pascal fait dans le même fragment, opposer l'évidence de la mort. Tout ce que je connais est que je dois bientôt mourir, mais ce que j'ignore est cette mort même que je ne saurais éviter (frag. 194). La certitude de la pensée est dérisoire, de peu de poids, devant l'angoisse pascalienne : Comme je ne sais d'où je viens, aussi je ne sais où je vais ; et je sais seulement qu'en sortant de ce monde je tombe pour jamais ou dans le néant, ou dans les mains d'un Dieu irrité, sans savoir à laquelle de ces deux conditions je dois être éternellement en partage (frag. [...]
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