Le sujet présuppose que nous parlons, que l'homme dispose de la parole et qu'il est donc locuteur. Le sujet s'interroge sur la maîtrise que nous avons de nos paroles, il suppose ou imagine que nos paroles, les paroles d'une personne, puissent lui échapper et donc relever d'autres causes, d'autres mécanismes, d'autres prises de sens que celles du sujet lui-même.
Il conviendra de réfléchir à ce que sont la parole, la langue et le langage. Les spécificités humaines de la parole sont également un préalable à la résolution du problème du sujet. Mais il faut également s'interroger sur ce que signifie : « en notre pouvoir ». Pouvons-nous décider de son existence ou de sa suppression ?
Relève-t-elle de notre volonté au sens où ce serait à nous de décider de parler ou non ? Le sens ou la signification qu'elle implique sont-ils de notre ressort ?
[...] Mais il faut également s'interroger sur ce que signifie : en notre pouvoir : pouvons-nous décider de son existence ou de sa suppression ? Relève-t-elle de notre volonté au sens où ce serait à nous de décider de parler ou non ? Le sens ou la signification qu'elle implique sont-ils de notre ressort ? Les effets de nos paroles dépendent-ils de nous ? Autant d'approches différentes de cette idée de pouvoir Problème explicite Énonce schématique des grandes réponses L'homme est l'être qui parle mais paradoxalement, il doit apprendre à parler ! [...]
[...] Nos paroles sont-elles en notre pouvoir? Problématique Domaine Le sujet porte à l'évidence sur le langage. Mais le langage n'est pas simplement la langue ou l'expression de la pensée, en l'occurrence c'est de la fonction et de l'aptitude particulière qu'ont les hommes de faire un usage personnel et individuel de la langue qu'il est question. La parole renvoie aussi à la différence de l'écrit à l'oral, la dimension sonore et audible de l'expression humaine. Au sens métaphorique c'est l'idée même de produire un sens et de se faire comprendre qui est ici interrogé. [...]
[...] Rappeler à un suspect que ses paroles pourront être retenues contre lui c'est présupposer qu'il a une maîtrise sur ses paroles. Ainsi la parole est loin d'une simple activité réflexe elle est une action volontaire qui dépend du locuteur et de son choix. L'apprentissage de la parole consiste à acquérir les moyens, linguistiques de formuler ce que nous pensons. C'est dire que la parole n'est pas une simple production sonore elle est le moyen d'exprimer une pensée, notre pensée. Le locuteur s'exprime par le biais de l'usage individuel qu'il fait d'une langue. [...]
[...] Mais l'homme dispose d'un langage articulé et c'est la combinaison des mots entre eux qui produit le sens ou la signification. La double articulation du langage humain permet une prodigieuse économie de moyen et élargit considérablement l'univers de ce qui peut être dit. Mais cela implique que le simple rapprochement de mots peut produire sens. Ainsi les jeux de mots involontaires sont possibles. La fonction poétique des mots, qui relèvent de leur fonction symbolique, leur permet d'échapper parfois aux intentions du locuteur. [...]
[...] La pauvreté du vocabulaire explique souvent les incorrections et incompréhensions. Que la langue soit en notre pouvoir détermine une responsabilité, celle de la maîtrise de l'instrument De la même manière les maladresses et autres impolitesses sont en réalité dues au locuteur lui-même : poussé par l'habitude de parler et la tendance au bavardage le sinistre individu oublie de retenir ses paroles. Accuser les mots serait une piètre excuse en réalité c'est la domination de sa tendance à trop parler qui est en cause. [...]
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