"Tu te répètes; tu parles vraiment pour ne rien dire". Tout le monde s'est déjà fait remarqué ceci, alors qu'il narrait une histoire déjà racontée plusieurs fois. "Parler pour ne rien dire" est devenu une expression courante. Qu'il s'agisse de répétitions, de faits inintéressants ou inexactes, nombreux sont ceux qui emploient cette expression pour signifier à autrui que ce qu'il dit est inutile. Au-delà de la signification que donne la société à cette expression, nous pouvons nous interroger sur la possibilité de parler pour ne rien dire. En effet, le "peut-on" nous invite à nous demander si nous avons la capacité de parler, c'est-à-dire de faire usage d'un langage quelconque, pour ne rien dire (...)
[...] Peut on parler pour ne rien dire ? Tu te répètes; tu parles vraiment pour ne rien dire Tout le monde s'est déjà fait remarqué ceci, alors qu'il narrait une histoire déjà racontée plusieurs fois. Parler pour ne rien dire est devenu une expression courante. Qu'il s'agisse de répétitions, de faits inintéressants ou inexactes, nombreux sont ceux qui emploient cette expression pour signifier à autrui que ce qu'il dit est inutile. Au-delà de la signification que donne la société à cette expression, nous pouvons nous interroger sur la possibilité de parler pour ne rien dire. [...]
[...] L'autre fonction de la parole peut être esthétique. C'est le cas de la poésie. La plupart du temps, le but de la poésie n'est pas de communiquer une information. Nous cherchons par la poésie à transmettre des sentiments, des émotions particulières. Et, même si derrière les mots utilisés pour la poésie se cachent d'autres mots, plus informatifs, l'émotion disparaît alors. Le poète crée un univers poétique, différent de la réalité. Nous pouvons ici citer Hegel : Le nom n'est qu'une expression pour soi dépourvue de sens, qui ne prend signification qu'en qualité de signe Nous avons vu dans notre seconde partie que les propos insignifiants et incohérents ne servaient à rien, qu'il n'y a aucune information dans ces propos. [...]
[...] Les paroles insignifiantes peuvent elles avoir un sens ? Cette phrase est totalement contradictoire. Pourtant, beaucoup de psychanalystes s'accordent pour dire que l'inconscient joue un rôle dans les propos qui sont incohérents ou insignifiants. Il y aurait un message, un sens à travers ces propos. Nous rejoignons ici les thèses de Freud sur l'inconscient ; pour lui, des paroles incohérentes ou délirantes sont l'expression d'actes manqués, de désirs refoulés. Si au sens premier nous pouvons prendre ces dires comme sans intérêt, parce que les mots alignés ne veulent rien dire (ils ne construisent pas une vraie phrase), ou parce qu'ils n'entrent pas dans le contexte voulu (hors sujet), Freud explique que dans une seconde phase, nous devons analyser ces propos et voir le message qu'il draine. [...]
[...] Nous parlons pour dire quelque chose à autrui. Il s'agit de communiquer avec lui, de lui faire passer un message. Le langage a trois fonctions. D'abord, et c'est celle la plus utilisée, une fonction informative ; il s'agit de donner à quelqu'un une information, dans le seul but qu'il en soit informé. Lorsque le présentateur d'un journal TV nous expose un fait, nous donne une info, cela a pour seul but de nous tenir au courant de ce qu'il se passe. [...]
[...] Mais on s'éloigne de la fonction première du langage qui est de communiquer avec autrui, donc de faire en sorte qu'il tienne compte de ce que l'on lui expose, de ce que l'on lui explique. Parler pour dire quelque chose suppose que la suite de mots (ou le mot) énoncés ont un sens. Or ce n'est pas obligatoirement le cas. On peut parler afin d'établir une conversation ; c'est la fonction phatique. Lorsque l'on dit allô au téléphone, on parle pour ne rien dire : nous parlons simplement pour nous assurer que le message que nous allons énoncé sera attendu. Nous pouvons aussi parler afin de faire quelque chose C'est la fonction performative d'Austin. [...]
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