Dissertation de Philosophie s'interrogeant sur les raisons de parler.
[...] Il est brillant et il sait de quel pouvoir il dispose à travers la rhétorique, c'est un beau parleur c'est-à-dire qu'il est habile ; il sait subjuguer et tenir en haleine ceux qui l'écoutent, il sait aussi jouer la comédie et éblouir par son numéro d'acteur. Le beau parleur possède une bonne maîtrise de la rhétorique, c'est un orateur conscient de son pouvoir et même du charme qu'il peut exercer par la parole. De son habileté il tire un pouvoir, il cultive l'art de parler. [...]
[...] Celui qui sait bien parler c'est celui qui sait bien s'exprimer dans la parole c'est aussi le beau parleur Bien parler veut donc dire plusieurs choses : c'est bien s'exprimer, mais aussi savoir persuader habilement, savoir convaincre, savoir séduire par le discours, et par là savoir diriger autrui. Savoir bien parler donne en général un pouvoir sur autrui ou donne le pouvoir. La valeur d'outil de domination du langage ne doit donc pas être sous-estimée. Elle correspond à un fait qui est celui de l'exercice du pouvoir. [...]
[...] Là entre en jeu l'emploi de la rhétorique du pouvoir. On a coutume de dire qu'à certaines occasions, on parle pour ne rien dire c'est-à-dire l'emploi de mots superflus est systématique, alors que l'on pourrait expliquer un fait de façon plus brève. Par exemple, une femme écoute pour l'énième fois le discours de son fils qui raconte le dernier panier mis à l'équipe adverse au basket, leur donnant la victoire ; elle va arrêter son récit et répliquer que ce n'est pas la première fois qu'il lui dit et qu'à chaque fois il amplifie, elle ajoutera l'expression commune parles vraiment pour ne rien dire ! [...]
[...] A la question pourquoi parler ? nous répondrons en trois parties distinctes. Nous examinerons dans un premier temps l'idée d'un "parler" qui ne serait que l'expression d'un "penser" c'est-à-dire la parole comme instrument de la pensée ou nous exprimons avec des termes généraux des sentiments qui nous sont propres. Nous verrons deuxièmement que la parole c'est aussi un langage pour dominer, nous parlons pour entraîner, persuader, convaincre, mais aussi manipuler, comme le font les hommes politiques avides de pouvoir tels les grands dictateurs. [...]
[...] Nous n'avons conscience de nos pensées déterminées et réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective, que nous nous les différencions de notre intériorité, et par suite, nous les marquons d'une forme externe, mais d'une forme qui contient aussi de caractère de l'activité interne la plus haute. ( ) Et, il est également absurde de considérer comme un désavantage et comme un défaut de la pensée cette nécessité qui lie celle-ci au mot. On croit ordinairement, il est vrai, que ce qu'il y a de plus haut, c'est l'ineffable. Mais c'est là une opinion superficielle et sans fondement ; car en réalité, l'ineffable, c'est la pensée obscure, la pensée à l'état de fermentation, et ce qui ne devient clair que lorsqu'elle trouve le mot. [...]
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