Animaux, philosophie, langage, pensée, Descartes, dialogue, Aristote, notion de concept, idée, Ferdinand de Saussure, théorie de l'animal-machine, Pythagore, Montaigne, INRA Institut National de Recherche pour l'Agriculture, intelligence, sciences, réflexion, dualisme, Res extensa
À la différence des humains, les animaux n'ont pas la capacité de parler. En effet, nous n'avons jamais vu deux chats se raconter leurs journées ou débattre d'un sujet politique. Mais, peut-on dire pour autant que les animaux ne pensent pas ? Un escargot sur lequel on appuie se remplit-il dans sa coquille par réflexe ou pense-t-il à se mettre à l'abri ? Un chien grogne-t-il par énervement ou est-ce un simple réflexe, car il sent sa vie en danger ? De plus, est-il imaginable qu'un être humain puisse penser sans mots, sans langage ? Par ailleurs, nous faisons bel et bien des phrases lorsque nous pensons. La pensée résulterait donc du langage ?
De nos jours, il semble difficile d'imaginer que nos animaux de compagnies ne pensent pas. Pourtant, au XVIIe siècle, certains philosophes étaient persuadés que ces êtres vivants étaient dénués de conscience, peut-être car ils ne pouvaient pas parler. Nous nous demanderons donc si c'est parce qu'ils ne parlent pas que les animaux ne pensent pas. Après avoir vu la grande différence entre les humains et les animaux, qui est l'absence de dialogue chez ces derniers, nous verrons que la pensée semble impossible sans langage, et donc que les animaux semblent ne pas penser vu qu'ils ne parlent pas. Finalement, nous critiquerons ce point de vue et verrons qu'une certaine forme de pensée existe chez les animaux, car il existe une forme de langage chez ces derniers.
[...] Est-ce que tous les animaux pensent ? Comme chez les humains avec le langage des signes, le langage chez les animaux ne se résume pas à l'émission de sons. Effectivement, par exemple, nous savons maintenant que les abeilles communiquent entre elles grâce à des sortes de danses. Les fourmis, quant à elles, communiquent grâce à des phéromones, et tracent ainsi des voies qui acheminent directement leurs congénères vers une source de nourriture fraîchement découverte. Audrey Dussutour, une chercheuse myrmécologue spécialiste des fourmis et travaillant au CNRS, a récemment publié L'Odyssée des fourmis, un ouvrage dans lequel elle décrit la vie des fourmis et les stratégies mises en place par ces dernières pour faire vivre et faire prospérer leurs colonies. [...]
[...] C'est pourquoi « tous les locuteurs vivent dans le même monde et le conçoivent tous à peu près de la même façon » (Aristote), bien que nous ayons tous des avis différents. La liberté est par exemple un concept. Lorsque nous utilisons le mot « liberté », nous savons tous de quoi nous parlons, et il semble difficile de pouvoir l'imaginer si nous ne possédions pas ce mot et ce concept. Notre pensée semble donc portée par ces concepts, les concepts étant la résultante du langage. [...]
[...] Nous nous demanderons donc si c'est parce qu'ils ne parlent pas que les animaux ne pensent pas. Après avoir vu la grande différence entre les humains et les animaux, qui est l'absence de dialogue chez ces derniers, nous verrons que la pensée semble impossible sans langage, et donc que les animaux semblent ne pas penser vu qu'ils ne parlent pas. Finalement, nous critiquerons ce point de vue et verrons qu'une certaine forme de pensée existe chez les animaux, car il existe une forme de langage chez ces derniers. [...]
[...] A priori, non, les animaux ne pensent pas. C'est ce qu'a soutenu le philosophe Descartes dans sa lettre au Marquis de Newcastle. En effet, selon lui, les animaux nous exprimeraient leurs pensées « s'ils en avaient ». Dans cette lettre, il explique aussi que les animaux ne peuvent pas parler. De plus, il écrit que « toutes les choses qu'on fait faire aux chiens, aux chevaux et aux singes, ne sont que les mouvements de leur crainte, de leur espérance, de leur joie, en sorte qu'ils les peuvent faire sans aucune pensée. [...]
[...] C'est ce que soutient Descartes, dans sa théorie des animaux-machines, dans laquelle les animaux sont résignés à n'être que des automates perfectionnés. Cependant, de nos jours, de nouvelles études scientifiques ont vu le jour pour prouver que les animaux possèdent une forme de langage et une forme de pensée. L'INRA a par ailleurs publié un article dans lequel ils résument tout ce que nous savons pour le moment à ce propos. On peut donc dire que, d'une certaine façon, c'est parce qu'ils ne parlent pas que les animaux ne pensent pas, mais on peut tout de même critiquer cette thèse. [...]
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