Pour Daniel Cohen, la richesse du monde en ce début de siècle s'accompagne d'une augmentation sans précédent des inégalités sociales. Et ce qui vaut à l'échelle du monde vaut tout aussi bien à l'échelle des nations. Les pays occidentaux semblent s'être habitués à la paix comme ils se sont habitués aux inégalités sociales. Ce serait remettre en cause ces plis que d'avancer que la paix civile a pour condition la réduction des inégalités sociales. Et cela en outre nous fait réfléchir sur nous-mêmes : nous sommes en paix et pourtant les inégalités sociales sont criantes. Voilà qui n'a rien pour nous rassurer ! C'est que les sociétés occidentales ont oublié que la paix civile n'était pas une fin en soi, et elle était avant tout un équilibre précaire
[...] En effet, on peut citer l'analyse marxiste qui distingue libertés formelles (énoncées par exemple dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen de 1789) et les libertés réelles. Chacun a la liberté d'aller et venir, de se déplacer mais tous n'ont pas de moyens de transport financièrement accessibles. Or, c'est par la lutte des classes, guerre civile par excellence que Marx propose de renverser cet état de domination politique et d'inégalités sociales. Plus près de nous, Sen a proposé de renverser notre point de vue sur la pauvreté . Celle-ci n'est pas simplement des revenus très bas. La pauvreté est un manque de liberté. [...]
[...] Précisément, ce que l'on constate, c'est qu'en admettant l'affirmation selon laquelle la réduction des inégalités sociales est une condition de la paix civile, on rend celle-là même impossible car on peut alors retrouver à combattre la liberté ! III. Si c'est par leur discorde et leur insociable sociabilité que les hommes avancent vers une communauté d'êtres raisonnables et libres que Kant nomme République idéale, alors c'est d'abord à leur insu que la nature leur a pathologiquement extorqué les germes du progrès, du progrès vers la paix. [...]
[...] Ni cette dernière ni la réduction des inégalités ne sont en elles-mêmes des fins à atteindre à tous prix. Et surtout pas au prix du sacrifice de la liberté. Or il se trouve que c'est cette liberté qui est le mieux à même de garantir la paix civile et surtout de lui donner une certaine stabilité, sans parler de la paix perpétuelle qui n'est qu'une idée de la raison, consciente de n'être que cela. Car le vrai bouleversement historique qui est intervenu dans cette problématique se retrouve chez Benjamin Constant, pour lequel les différences, les inégalités de fait (entrepreneur /ouvrier par exemple) ne sont plus des inégalités de nature. [...]
[...] La paix civile a-t-elle pour condition la réduction des inégalités sociales? Introduction Pour Daniel Cohen, la richesse du monde en ce début de siècle s'accompagne d'une augmentation sans précédent des inégalités sociales. Et ce qui vaut à l'échelle du monde vaut tout aussi bien à l'échelle des nations. Pourtant Francis Fukuyama au début des années 90, professé une prochaine fin de l'histoire. On constate qu'avec la chute du Mur de Berlin et par conséquent avec la fin de la confrontation entre deux idéologies inconciliables, la guerre entre nations est devenue chose rare, voire a disparu. [...]
[...] Un troisième type de passions gouvernent l'homme, et celles-ci lui enjoignent de suivre sa raison, laquelle lui indique de s'unir au reste Ainsi, le pouvoir de la multitude, ou plus exactement ses droits se trouvent transférés à un souverain qui tire de ce transfert sa seule légitimité. Et peu à peu, les hommes le souverain a pour souci de préserver l'adhésion- découvrent que cette union leur permet non seulement de vivre en toute sécurité selon les lois du souverain mais qu'en plus elle leur donnait la possibilité de persévérer dans leur être et d'augmenter leur puissance d'agir. Bref, de concilier paix civile et liberté. [...]
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