L'oubli du mal, Olivier Rey, passé, réforme, révolution, modernité, introspection, Moyen-âge, transformation sociale, Baudelaire, Houellebecq, Ernst Jünger, Michel Serres, état mental contemporain, Freud, état de santé, droit au bien-être, ordre social unique, thérapie, immaturité, condition humaine, tradition, souffrance, éducation
L'habitat humain prend l'allure d'une maladie de peau de la terre. Chez Virgile, l'habitat humain était l'ornement de la terre. De plus, les humains y font piètre figure.
Au départ, les Temps modernes (XVe/XVIe siècles) se sont donnés comme une rupture avec un passé proche, le Moyen-âge, pour renouer avec un passé lointain, l'Antiquité. Mais il fut vite question de s'émanciper du passé en général. Sur ce point, le glissement de sens de deux mots est éloquent :
- Réforme : consiste à restaurer une forme initiale, dégradée au fil du temps. Une révolution consiste, elle, à revenir à un point de départ, comme les astres.
- Au mépris de l'étymologie, réforme et révolution signifient une rupture toujours plus complète avec le passé. C'est une caractéristique essentielle de la modernité.
[...] Ils avaient du respect pour la tradition. Il ne la comparait pas à un monde idéal, mais au chaos. À côté de lui, il était de qualité. Et cela malgré la souffrance : « Les Parques ont fait aux hommes un cœur apte à pâtir » (Iliade, XXIV, 49). Pour les chrétiens du MA, le point de référence était le péché originel. Pur évaluer leur situation, les hommes du MA ne comparaient pas leur situation à la condition irénique de l'Eden, mais au chaos qui suivit la chute. [...]
[...] Le mythe du péché originel était un instrument de propagation de cela au leu de permettre aux hommes de lutter contre. La modernité : l'Eden n'est pas perdu, il est à portée de main. Ce gigantesque changement de paradigme lance l'entreprise de transformation sociale, d'aménagement du monde par la technique. Au terme de quelques siècles, l'on peut tirer un bilan. Les progrès techniques sont stupéfiants. Mais beaucoup des objets qui nous environnent ne sont pas des objets dont nous disposons, mais des objets qui disposent de nous. [...]
[...] Il sait que l'on n'est pas heureux. Il sait que depuis qu'il y a l'homme, nul homme jamais n'a été heureux. Et il le sait même si profondément, et d'une science si entrée dans le profond de son cœur, que c'est peut-être, que c'est assurément la seule croyance, la seule science à laquelle il tienne, dans laquelle il se sente et il se sache engagé d'honneur » Péguy se trompe en parlant d'un secret qui n'a jamais été écrit : les cultures traditionnelles n'ont cessé de le répéter aux jeunes. [...]
[...] L'oubli du mal vu par Olivier Rey L'habitat humain prend l'allure d'une maladie de peau de la terre. Chez Virgile, l'habitat humain était l'ornement de la terre. De plus, les humains y font piètre figure. Au départ, les Temps modernes (XVe/XVIe siècles) se sont donnés comme une rupture avec un passé proche, le Moyen-âge, pour renouer avec un passé lointain, l'Antiquité. Mais il fut vite question de s'émanciper du passé en général. Sur ce point, le glissement de sens de deux mots est éloquent : - Réforme : consiste à restaurer une forme initiale, dégradée au fil du temps. [...]
[...] » (Extension du domaine de la lutte). La condition humaine : souffrance normale et bonheur absolu Arrêtons-nous sur l'une des raisons de cet état de fait : l'être humain évalue sa situation non dans l'absolu, mais par rapport à ce qu'il estime être normal. Du temps où les hommes se disaient être normaux de souffrir sur cette terre. Maintenant qu'ils se disent que l'état normal est un bonheur absolu et permanent, ils jugent anormale la situation où cela n'est pas. [...]
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