La raison est traditionnellement considérée par ceux qui cherchent la vérité et à vivre selon le bien comme l'instrument le mieux approprié à ces fins. Elle s'oppose aux sentiments, disparates et versatiles, et donne accès à l'universalité sans laquelle il n'y a ni vérité, ni valeurs. Parallèlement, elle permet à autrui de re-parcourir et de vérifier le chemin qui nous y a conduits. Mais comment trouver ce qui nous a amené à la raison ? Comment remonter aux « mystères » de son origine ? L'origine rend compte, donne une raison d'être, un devenir. Peut-on prétendre « penser » l'origine de la raison ? Peut-on prétendre accéder à cette origine en pensant l'objet avec un sujet qui lui est identique ?
Peut-on considérer que l'origine de la raison est rationnelle, au sens où la raison même peut la penser, la calculer, la connaître, et, au moins en droit, l'expliquer ?
Anaximandre pense que l'origine de toute chose est différente de ce qui se crée. Ainsi, l'origine de la raison humaine est donc différente du fond de l'être humain. Ce qui porte à croire que l'origine de la raison serait au delà de l'homme, elle serait transcendantale.
Mais, si l'origine de la raison est transcendantale, il n'en reste pas moins que c'est en l'homme et par l'homme qu'elle se développe. Il apparaît comme un vecteur essentiel de la raison, et lui permet de se réaliser.
Néanmoins, il est facile de constater à quel point l'homme n'utilise pas pleinement sa raison. L'histoire regorge d'exemples d'immoralité, de conduites déraisonnables au plus au point.
[...] En effet, la raison n'est pas donnée toute faite, elle doit s'élaborer, se confronter au monde pour se former. La raison doit se développer en vue d'une fin. Dans la première proposition d'une Idée d'une Histoire universelle au point de vue cosmopolitique, Kant explique que toutes les dispositions d'une créature sont déterminées de façon à se développer un jour complètement, et conformément à un but. . Ainsi, si les exemples de conduites au-delà de toute raison et au-delà de toute morale ne sont pas rares dans l'Histoire, il ne faut pas désespérer de la nature humaine. [...]
[...] L'origine de la raison est-elle rationnelle? La raison est traditionnellement considérée par ceux qui cherchent la vérité et à vivre selon le bien comme l'instrument le mieux approprié à ces fins. Elle s'oppose aux sentiments, disparates et versatiles, et donne accès à l'universalité sans laquelle il n'y a ni vérité, ni valeurs. Parallèlement, elle permet à autrui de re-parcourir et de vérifier le chemin qui nous y a conduits. Mais comment trouver ce qui nous a amené à la raison ? [...]
[...] Néanmoins, la difficulté de penser sujet et objet avec la seule raison reste présente à l'esprit. C'est en se détachant de cette cause, et en étudiant de plus près ces manifestations que nous pouvons prétendre rendre compte de l'origine de la raison. Mais la méthode n'est pas donnée d'emblée, l'innéité et la naturalité de la raison n'excluent pas un travail de dévoilement empirique. A condition de ne pas oublier que ce n'est jamais l'expérience qui fonde la raison, mais que, comme l'a montré Kant, elle n'est que l'occasion nécessaire de sa manifestation. [...]
[...] Peut-on alors affirmer que le fond de l'être est rationnel ? Si tel est le cas, cela reviendrait à dire que l'homme porte en lui la raison, qu'elle naît en lui. Ce qu'explique Platon dans le Phédon l'on interroge les hommes, en posant bien les questions, ils découvrent d'eux-mêmes la vérité sur chaque chose, ce qu'ils seraient incapables de faire, s'ils n'avaient en eux-mêmes la science et la droite raison. Ainsi, si la droite raison est placée en l'homme de façon transcendantale, elle n'est qu'en puissance en l'Homme, c'est bien lui, de sa propre volonté, qui fait naître la raison, qui la rend effective. [...]
[...] Ce qui porte à croire que l'origine de la raison serait au- delà de l'homme, elle serait transcendantale. Mais, si l'origine de la raison est transcendantale, il n'en reste pas moins que c'est en l'homme et par l'homme qu'elle se développe. Il apparaît comme un vecteur essentiel de la raison, et lui permet de se réaliser. Néanmoins, il est facile de constater à quel point l'homme n'utilise pas pleinement sa raison. L'Histoire regorge d'exemples d'immoralité, de conduites déraisonnables au plus haut point. [...]
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