De nos jours, il existe de nombreuses religions et croyances morales différentes dans le monde, et cette diversité est bien loin d'être récente. On pourrait donc immédiatement supposer que nos valeurs, nos conceptions du bien et du mal, nos éthiques, et de manière générale l'ensemble de nos croyances morales résultent de la société dans laquelle nous vivons.
Cependant, on peut aussi conjecturer l'existence d'une conscience morale commune à l'espèce humaine, et ainsi nos croyances morales ne découleraient pas d'une quelconque éducation, mais bien d'une moralité collective, semblable et donc innée. Ce sont les deux hypothèses que nous développerons dans deux parties distinctes: la première partie sera intitulée « nos croyances morales sont le fruit d'une éducation », et la deuxième « Existe-il un fondement naturel à la moralité? ».
[...] Comme Nietzsche dans Généalogie de la Morale: Un écrit polémique nous sommes conduits à nous interroger sur un point essentiel concernant l'origine de nos croyances morales: leur origine historique. Cependant, dans son ouvrage, Nietzsche va plus loin puisque cette généalogie n'est qu'une étape préparatoire à la question de valeur des valeurs Ainsi, pour nous, si les valeurs morales et l'éthique sont manifestes, il n'en a pas toujours été ainsi. Elles sont en vérité le fruit non seulement de notre société, mais surtout de notre histoire, comme vu précédemment. [...]
[...] Par exemple, un enfant salissant ses draps en aura honte, car ses parents lui auront inculqué que c'est mal En allant plus loin, on voit même que les plus grandes perversions qui ont traumatisé l'humanité, que ce soit l'esclavagisme ou le totalitarisme ou encore bien d'autres inventions de l'homme, se justifient dans leur logique par une définition de notre humanité. C'est toujours au nom de ce qu'est l'homme ou de ce qu'il doit être que l'on prescrit ce qu'il faut faire et ne pas faire, ce qui est défini par notre contexte social. Ainsi, il existe réellement un processus d'éducation des consciences, qui fait de nous des individus moraux, et chaque société a une conception différente de la morale. [...]
[...] Cette fois-ci, vous êtes à côté d'un gros homme, sur une passerelle qui surplombe la voie. Si on pousse l'homme sur la voie, il arrêtera le trolleybus, sauvant ainsi la vie des cinq randonneurs. Choisissez-vous de pousser le gros homme Le sens commun conduit à des jugements contradictoires, car une majorité des sujets interrogés choisissent de sacrifier l'homme seul, mais une majorité refuse de pousser le gros homme sur la voie. Ainsi, ces expériences ont tendance à réfuter l'éthique évolutionniste. [...]
[...] Cependant, ce mécanisme permet-il d'expliquer à lui seul les croyances morales de chacun? Peut-on dire, bien que les conditions historiques et sociales jouent un rôle conséquent, qu'il existe un fondement réel et naturel de la morale ? C'est la question que nous allons traiter dans une deuxième partie. Si nous avons vu que Nietzsche pensait que la moralité découlait d'une éducation et donc condamnait l'idée d'une base naturelle de la morale, Rousseau est lui partisan d'un autre concept: la morale a bien un sens naturel, qui se traduit notamment par le sentiment de pitié: «des premiers mouvements du cœur s'élèvent les premières voix de la conscience, et [ . [...]
[...] Cependant, Greene, une spécialiste en la matière, a fait plusieurs expériences avec ses collègues en 2001 où les individus testés devaient répondre à une question impliquant un dilemme moral : dans la première expérience, «vous êtes le témoin de la scène qui va suivre. Un trolleybus dont les freins ne fonctionnent plus se dirige à une vitesse effrénée sur la voie que cinq randonneurs sont en train de traverser. À côté de vous se trouve un aiguillage, avec une manette, qui permet de changer la trajectoire du trolleybus. [...]
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