Dissertation de Philosophie portant sur l'Etat, les lois et la liberté. Cette dissertation répond à la question suivante : "Obéir, est-ce renoncer à sa liberté ?". Comment peut-on concilier l'idée de liberté avec celle de l'ordre, de l'obéissance ?
[...] Obéir est-ce renoncer à sa liberté ? La liberté est vue selon l'acception courante comme le fait de pouvoir faire tout ce que l'on veut sans aucune contrainte. Obéir c'est se soumettre, se plier à la volonté d'autrui. L'obéissance suppose alors un état de contrainte puisqu'on se voit contraint, soumis à ce que quelqu'un d'autre souhaite et qui ne vient donc pas de notre choix personnel. Obéir aurait alors pour conséquence de renoncer, d'abandonner sa liberté. Mais alors, pourquoi l'homme crée-t-il des lois qui le force à leurs obéir, et donc si l'on en croit la remarque précédente, qui lui ferait perdre sa liberté ? [...]
[...] Ne peut-on pas distinguer 2 types d'obéissance ? Selon l'idée populaire que l'on s'en fait, la liberté semble caractérisée par l'absence de contrainte, l'être libre n'étant soumis qu'à sa propre volonté. On arrive alors à penser qu'on ne saurait en même temps être libre et obéir car l'obéissance c'est à die la soumission à une autre volonté que la notre, serait un renoncement à notre liberté. Spinoza disait d'ailleurs : J'appelle libre une chose qui est et agit par la seule nécessité de sa nature ; contraire celle qui est déterminée par une autre à exister et à agir d'une certaine façon déterminée Il voulait dire par là qu'on est libre lorsqu'on agit par nous même, par nos propres choix, et que l'on est contraint, c'est-à-dire plus libre, lorsque l'on est déterminé par les choix et ordres de quelqu'un d'autre. [...]
[...] Rousseau disait que le peuple soumis aux lois doit en être l'auteur Le choix d'obéir vient de nous-même et non d'une tierce personne. J'obéis donc librement. Les lois sont d'ailleurs nécessaires à la liberté. En effet, sans lois, chacun fait ce qu'il veut et entre souvent en contradiction avec ce que quelqu'un d'autre veut. Dans ce cas-là, l'homme ne peut donc être libre car la liberté consiste à ne pas se voir soumettre la volonté d'autrui à la notre. Il y a donc une nécessité de créer des lois pour ordonner toutes les volontés des hommes afin qu'aucune liberté n'en entrave une autre. [...]
[...] Obéir serait peut être la condition de notre liberté. En effet, l'homme crée des lois pour vivre en société. A l'état de nature, l'homme dispose d'une liberté complète. Pourtant, cette liberté ne peut s'épanouir pleinement sans fixer de règles car à l'état de nature, règne la loi du plus fort et donc beaucoup de violence ce qui ne permet pas à la liberté de s'exercer correctement. L'homme a alors décidé de quitter cette violence en se soumettant à des lois communes et acceptées par tous. [...]
[...] En ce sens, la liberté ne consiste pas au fait de suivre nos désirs en ne faisant face à aucune contrainte mais elle réside dans le choix des contraintes que l'on se donne à soi-même car on en reconnaît la valeur. Pour cela, il ne faut pas obéir aveuglément juste parce que les lois sont légales mais consciemment, en faisant un choix raisonné. Obéir aveuglément c'est renoncé à sa liberté. Mais en obéissant aux lois en faisant agir notre raison, nous n'obéissons en fait qu'à nous même et non à autrui. [...]
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