Alors qu'au dix-septième siècle, la philosophie englobait l'ensemble des sciences et des recherches théoriques qui étaient inséparables d'un point de vue métaphysique, on se pose actuellement la question de savoir ce qui unit encore science et philosophie. Existe-t-il toujours des liens entre ces deux branches du savoir, entre la science qui désigne l'activité humaine tendant à la découverte des lois qui régissent les phénomènes, à l'aide de déductions logiques susceptibles d'être vérifiées par l'expérience, et la philosophie qui se propose d'étudier les principes et les causes au niveau le plus général, d'étudier les fondements des valeurs morales et d'organiser les connaissances en un système cohérent ?
[...] Mais quelles sont les raisons de cette séparation entre science et philosophie ? Les raisons qui ont conduit à cette rupture au dix-septième siècle sont nombreuses. Outre l'avancée technique de la science, qui ne cesse de continuer sans recherche de limites, le champ de bataille qu'était la philosophie selon Kant a engendré de nombreux conflits entre philosophes, ceux-ci affirmant des vérités contradictoires à cause de leurs tendances à affirmer des hypothèses comme des vérités ce qui pose des problèmes existentiels dans des domaines tels que la religion où les philosophes croyants s'opposent aux philosophes non croyants sans démonstrations tangibles. [...]
[...] Maintenant, dans une société moderne basée sur l'argent et l'acquisition effrénée de biens, la philosophie joue un rôle préventif pour tenter de contenir les débordements de la science. Dorénavant, la science fabrique le savoir et la philosophie le pense. On ne peut donc plus dissocier science et philosophie. Mais en pratique, les associe-t-on toujours? [...]
[...] La philosophie est donc revenue à son rôle initial, la recherche de la sagesse. Au cours de l'histoire, l'évolution de la philosophie et surtout de la science, devenue une activité sociale, ont amené les gens à s'interroger sur la complémentarité des deux alors que la philosophie était auparavant la reine des sciences. Cette interrogation était due à une différence de pratique : la philosophie se basant sur des opinions et un jugement alors que la science cherche à vérifier des théories susceptibles d'être vérifiées par l'expérience acquise grâce à des déductions logiques. [...]
[...] La philosophie rencontre l'histoire et le devenir. Mais ses successeurs se trouveront face à une triple opposition composée de Marx, Nietzsche et Freud qui se proposent de démystifier l'illusion philosophique, de mettre à nu ce qu'elle déforme, c'est-à-dire la justification du système social, la dynamique de la création des valeurs et les déterminations inconscientes de la conscience. Au vingtième siècle, le développement des sciences humaines (appelées familièrement sciences molles) a amorcé la crise définitive de la philosophie en tant que réflexion totalisante sur le devenir humain. [...]
[...] Mais ne pourrait-on pas associer philosophie et science dans un but commun ? Si la philosophie est faite de contradictions, la science naît de ces contradictions car elles entraînent une vérification expérimentale, d'où une ressemblance dans l'élaboration qui fait dire à Hegel : Ce que je me suis proposé et ce que je me propose comme but de mes travaux philosophiques, c'est la connaissance scientifique de la vérité. Dans sa quête de vérité, Hegel utilise donc la complémentarité entre science et philosophie dont le rôle doit aujourd'hui prendre plus d'importance devant l'incroyable essor de la science qui n'est maintenant plus synonyme de progrès et de bonheur dans le monde mais parfois de guerre et de misère. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture