Pas une semaine sans que la télévision, la radio, les médias ne fassent des sondages pour interroger l'opinion publique sur telle ou telle décision, sur la cote de confiance des hommes politiques. Que faire de ces données chiffrées ? Elles s'adressent aux hommes chargés de conduire la politique.
L'opinion publique doit-elle guider la politique ? Ne risque-t-on pas de tomber dans la démagogie ? La notion d'opinion publique n'induit-elle pas implicitement une certaine conception moderne de l'exercice du pouvoir ? N'est-il pas indifférent que l'on parle aujourd'hui d'opinion publique et non plus de peuple comme autrefois ? Le rapport que le gouvernement doit entretenir avec le peuple. Gouverner est-ce satisfaire le peuple ? (...)
[...] Le but du politique n'est pas de donner au peuple du pain et des jeux. Rien n'est plus contraire à la démocratie que la démagogie. Mais, au-delà, il s'agit de voir que c'est la manière dont on pose la question politique dans les termes d'un rapport entre un pouvoir et l'opinion publique qui pose problème parce que là où l'on consulte l'opinion publique, on peut être sûr qu'il n'y a pas de place pour la volonté générale. Car, en démocratie, le rapport entre les gouvernants et les gouvernés ne peut se limiter à un rapport de sondages interposés. [...]
[...] Le politique ne satisfait jamais l'opinion publique mais seulement, des forces d'opinion constituées ou plutôt les plus puissantes d'entre elles, celles qui s'expriment le plus, qui se font le plus entendre. Quand le politique donne satisfaction à l'opinion, les finalités du pouvoir cessent d'être justes et ce pouvoir cesse d'être démocratique. Il renforce, il légitime le jeu inégal de rapport de force. La notion, le concept d'opinion publique est finalement très précaire. Il faut analyser l'opinion publique, étudier la fragilité de cette notion. Y a t-il une opinion publique qui serait une opinion consensuelle, majoritaire du peuple ? [...]
[...] L'équivalent de Dieu est avec nous est aujourd'hui l'opinion publique est avec nous. C'est l'effet fondamental de l'enquête d'opinion L'opinion publique n'existe pas Questions de sociologie : Toute enquête d'opinion suppose que tout le monde peut avoir une opinion, suppose que toutes les opinions se valent, la même question posée à tout le monde suppose qu'il y a un consensus sur les problèmes, un accord sur les questions qui méritent d'être posées. Il est possible d'omettre des réponses possibles dans le questionnaire ou on propose la même réponse sous des formulations différentes. [...]
[...] La notion d'opinion publique est précaire, ROUSSEAU parle de volonté générale. Le régime démocratique est celui dans lequel la volonté générale est l'organe suprême de décision. ROUSSEAU définit la volonté générale, il y a une différence entre la volonté de tous et la volonté générale. L'une ne regarde que l'intérêt privé, alors que l'autre regarde l'intérêt commun. La volonté de tous est la somme de volonté individuelle, la volonté générale est l'intérêt commun, ce n'est pas la somme des intérêts individuels. [...]
[...] Le populisme à la française . Cette tentation du démagogique existe dans l'histoire. La satisfaction des aspirations, les revendications de l'opinion publique comporte en elles-mêmes aucun principe d'action politique juste. Le but du politique est de veiller au bien des citoyens et non pas de veiller à satisfaire leurs intérêts. Le bien commun n'est pas la satisfaction des besoins les plus immédiats. Les citoyens sont-ils incapables de voir leur bien, leur intérêt ? Cela ne justifierait-il pas une confiscation du pouvoir ? [...]
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