Dissertation philosophique entièrement rédigée ayant pour sujet : "L'opinion a-t-elle nécessairement tort ?". Le sujet confronte l'opinion à la vérité, et, pose le problème de la valeur de l'opinion. Qu'est-ce qui oppose opinion et vérité ? L'opinion est-elle une connaissance inférieure ? A-t-elle raison ? Une condamnation radicale serait dangereuse car on ne peut se passer de l'opinion sur le plan pratique, politique...
[...] Notre analyse se fera donc en trois parties. Nous chercherons à comprendre pourquoi l'opinion a tort dans une première partie. Puis, nous soulèverons l'hypothèse de l'opinion qui a raison dans une seconde partie et enfin, dans la troisième partie, nous tirerons les conséquences de : «elle a tort et elle a raison Si l'opinion fait l'unanimité contre elle, nous sommes en droit de nous demander quelles sont les raisons, qui font que, l'opinion a nécessairement tort. Pourquoi est-elle considérée comme sans valeur ? [...]
[...] Dans cet exemple, Socrate nous donne une leçon en montrant que l'homme vertueux qui se conduit bien n'est pas nécessairement guidé par le savoir mais simplement par ce que Socrate a appelé l'opinion droite, opinion qui n'est vraie que par le hasard mais qui a le même effet que le savoir. Enfin, on peut dire que l'opinion constitue, en fait, un intermédiaire entre l'erreur et la vérité, l'ignorance et le savoir. Certes, c'est une connaissance insuffisante mais elle peut être aussi l'attente d'une confirmation : c'est le cas des savants qui se font une opinion du vrai avant de fournir un travail de vérification. Ainsi, l'opinion serait un tremplin vers la vérité. [...]
[...] L'opinion n'a pas tort, elle peut avoir raison. D'abord, l'opinion est le point de départ de toute conscience. Il faut faire référence à Descartes qui a souligné, dans Des principes de la connaissance humaine que nous avons été enfants avant que d'être des hommes et que l'enfant fait un jugement précipité parce qu'il n'a pas encore l'usage entier de sa raison. Donc, si l'opinion est considérée comme le point de départ de la conscience, elle a droit à un certain respect et a une certaine forme de tolérance car le respect des opinions est la condition de tout dialogue qui mène à la vérité. [...]
[...] Cependant, l'opinion peut avoir aussi raison quand elle est le seul mode de connaissance ou l'attente d'un savoir véritable. Il est de toute évidence que l'opinion ne peut rivaliser avec ce qui est démontré, réfléchi, rationnel mais elle peut, par contre, régner dans le domaine pratique, de l'action si elle est le résultat d'une délibération menée dans le respect d'autrui. En bref, dans la mesure où notre raison a des limites, cela permet de donner crédit à l'opinion mais uniquement dans le sens où l'opinion est consciente de son statut de non savoir. [...]
[...] Dans certains domaines, en effet, la raison ne peut accéder à un savoir et seule la croyance est possible. C'est le cas de toutes les questions métaphysiques. Par exemple, à la question : Dieu existe t-il ? chacun a sa réponse, son opinion., chacun a sa vérité Conséquence : il y a valorisation des opinions de chacun, d'où un certain relativisme. En conclusion, l'opinion certes, nécessairement tort quand elle se confond avec le préjugé, et, elle doit être, en ce sens, condamnée parce qu'elle s'oppose à une connaissance rationnelle et peut déboucher sur le dogmatisme. [...]
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