Dissertation de philosophie ayant pour sujet : "L'opinion peut-elle être le guide de l'action politique ?". Le sujet soulève le problème de la croyance et de la subjectivité mais aussi celui de la légitimité des pouvoirs en place.
[...] L'opinion du gouvernant doit être combattue pour rendre les institutions et les lois les plus objectives possibles mais celle des gouvernés doit aussi subir une remise en question. L'opinion peut donc en partie prendre part à l'action politique, en tant que base, ou point de départ mais il faut toujours garder à l'esprit son aspect dangereux et fortement subjectif. La question est maintenant de savoir si le guide de l'action en politique n'est pas en fait la raison elle-même. La raison comme guide et force de toute chose. [...]
[...] Les sondages très en vogue à notre époque ne sont pas forcément le reflet de la bonne marche à suivre. Le fait que 60% de personnes soient favorables à la peine de mort au Etats-Unis ne signifie pas que cette pensée soit la plus raisonnable et rationnelle. Elle doit donc simplement constituer un fil conducteur dans l'action politique. De plus, lorsqu'on considère la condition même de l'opinion on se rend compte qu'elle peut facilement se rapprocher d'une passion, une réaction la plupart du temps irréfléchie face à une difficulté. [...]
[...] L'opinion peut-elle être le guide de l'action politique ? On définit communément l'opinion comme une croyance toujours personnelle Platon parle même de quelque chose d'intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance L'opinion apparaît donc comme fortement teintée de subjectivité. Chaque conscience a sa propre opinion sur un point précis, ce qui peut conduire au développement de formes extrêmes comme les préjugés ou les idées reçues. Ainsi, on pourrait en venir à penser que cette notion d'opinion n'est en aucun cas recevable d'un point de vue rationnel, car elle ne s'appuie en rien sur un raisonnement logique ou des connaissances vérifiées. [...]
[...] Dans son ouvrage Les Origines du Totalitarisme, le chef de la Cité apparaît comme un prophète qui connaîtrait la vérité future. Son habileté à manipuler les masses, l'opinion, et à engendrer des luttes internes au gouvernement est un danger certain pour la population. Dans ce cas de figure, l'opinion serait un atout à l'action politique, qui, par un manque de réflexion des gouvernés, subsisterait en tant que reflet de la direction souhaitée par le régime. Ce processus s'effectue par le biais d'une forte propagande qui va ainsi manipuler habilement cette opinion censée être personnelle. [...]
[...] On vient donc de montrer que l'opinion ne peut être un moyen de gouverner sous peine de fausser l'image de la politique qui doit être à l'image de la raison. Mais si on en croit Platon, il faudrait alors donner les pouvoirs à un seul homme qui gouvernerait d'après la raison pure, en se détournant de l'opinion et faisant en quelque sorte le bien d'autrui contre leur volonté. Pourtant faut-il vraiment délaisser l'opinion en politique ? On peut affirmer que l'action politique doit prendre en compte l'opinion générale. [...]
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