Georges Palante : Il a connu la révolution bolchevique, il se suicidera en 1925. Bien qu'homme de gauche, il ne succombe pas aux sirènes du communisme marxiste-léniniste et s'inspire de Ibsen, Stirner et Nietzsche.
Dans La sensibilité individualiste il consacre une analyse à la question de l'anarchisme :
Contre l'optimisme de l'anarchisme : l'anarchisme suppose une téléologie positive, elle offre une version optimiste du politique en affirmant que, demain, les hommes vivront d'amour et que les contradictions auront disparu.
Athéisme social : Palante, qui revendique un "athéisme social", préfère l'individualisme qui accompagne sa lecture pessimiste du politique : les révolutionnaires d'hier deviennent les tyrans de demain, le ressentiment qui les conduit dans l'opposition se transforme en goût de l'ordre et en passion disciplinaire une fois le pouvoir conquis.
Opposition structurelle entre individu et société : Palante croit à l'opposition structurelle entre l'individu et la société, il prend partie pour l'individu et critique l'anarchisme qui affirme, lui aussi, cette antinomie, mais en la croyant conjoncturelle.
Pessimisme social et individualisme : Le "pessimisme social" de Palante s'appuie sur un constat : Les hommes vivent de violences et de brutalités qui dureront tant que durera le monde.
Palante cite souvent Max Stirner, l'auteur de L'Unique et sa propriété (1844), dont il célèbre le radicalisme, incapable de composer avec le social sinon dans la seule perspective des associations ponctuelles égoïstes.
Jean Grenier : Il fut communiste, un temps, tout comme Camus, peu de temps mais assez pour voir de l'intérieur et écrire respectivement l'Essai sur l'esprit d'orthodoxie pour Grenier, et l'Homme révolté pour Camus : deux maîtres-ouvrages pour une gauche antitotalitaire et libertaire (...)
[...] Subtilité de Camus/Manichéisme Sartrien: Camus est plus subtil que Sartre, moins manichéen, plus complexe à aborder que la machine sartrienne, un véritable bataillon de bulldozers peints en noir et blanc idéal pour les adolescents. Camus est un penseur pour adultes. Camus n'abandonne ni justice (gauche) ni liberté (antitotalitarisme): Camus est fondamental pour une raison simple: Il permet d'éviter la gauche totalitaire de Sartre tout en gardant la gauche, et récuser la droite antitotalitaire d'Aron mais conserver l'antitotalitarisme. Camus voulait et la justice et la liberté. Dès lors il eut contre lui et la droite et la gauche. [...]
[...] Pessimisme social et individualisme: Le pessimisme social de Palante s'appuie sur un constat: Les hommes vivent de violences et de brutalités qui dureront tant que durera le monde. Palante cite souvent Max Stirner, l'auteur de L'Unique et sa propriété (1844), dont il célèbre le radicalisme, incapable de composer avec le social sinon dans la seule perspective des associations ponctuelles égoïstes. Jean Grenier: Il fut communiste, un temps, tout comme Camus, peu de temps mais assez pour voir de l'intérieur et écrire respectivement l'Essai sur l'esprit d'orthodoxie pour Grenier, et l'Homme révolté pour Camus: deux maîtres-ouvrages pour une gauche antitotalitaire et libertaire. [...]
[...] Michel Onfray La pensée de midi Archéologie d'une gauche libertaire L'individualisme altruiste L'anarchisme est une constellation: L'anarchisme est une vaste constellation dans laquelle on trouve tout et son contraire, difficile de parler d'une seule voix dans cette pagaille idéologique. Georges Palante (1862-1925) , Jean Grenier (1898-1971) (ami de Palante et professeur de Camus) et Albert Camus (1913-1960) seront au centre de ce livre. Georges Palante: Il a connu la révolution bolchevique, il se suicidera en 1925. Bien qu'homme de gauche, il ne succombe pas aux sirènes du communisme marxiste-léniniste et s'inspire de Ibsen, Stirner et Nietzsche. [...]
[...] Pensée politique modeste Camus propose une pensée politique modeste c'est son mot dans Caliban. C'est à dire débarrassée du prophétisme, du messianisme et de la perspective de réaliser le paradis sur terre. Cette modestie suppose une tension dialectique résolue entre deux forces utiles ensembles, mais néfastes séparées, révolte et révolution, justice et liberté. La fin, mais aussi les moyens sont fondamentaux: La fin communiste justifie les moyens pense Sartre, la fin libérale justifie les moyens écrit Aron. Camus pense que les moyens et les fins doivent entretenir une relation intime car on ne peut parvenir à quelque chose de moralement défendable en mettant en oeuvre des moyens indéfendables. [...]
[...] Individualisme altruiste La pensée de midi favorise un individualisme altruiste Ni droite capitaliste ni gauche stalinienne, ni Aron ni Sartre. L'antinomie entre l'individu et la société formulée par Palante et Grenier est résolue par la pensée de midi. Contre la pensée de minuit: La pensée de minuit veut la société et donne les pleins droits à cette nouvelle idole; la pensée de midi ne se contente pas d'une inversion des valeurs en créant une religion de l'individu, d'où l'idée d'un individualisme altruiste Hommage à l'Homme révolté Lorsqu'on me demande de choisir entre Sartre et Aron, je répond toujours Camus. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture