Pour aimer ce n'est pas la peine de comprendre : aimer implique une adhésion immédiate, un désir envers l'objet ou la personne. Néanmoins, on n'aime pas une oeuvre d'art comme on aime une glace à la fraise : on ne consomme pas l'oeuvre, et il y a une dimension spirituelle dans l'oeuvre (...)
[...] L'œuvre est donc comme interface du sensible et du spirituel. J'aime parce que je comprends, je comprends parce que j'aime. aimer une œuvre d'art, c'est la comprendre Comprendre, c'est avoir l'intuition, sentir, Bergson, en passant outre l'intelligence qui découpe et rend abstrait. Aimer une œuvre d'art, c'est la comprendre, non pas au sens d'en faire une abstraction intellectuelle ni de trouver un sens derrière elle, mais comprendre : trouver le sens en elle, c'est-à-dire lui laisser nous révéler le réel dans sa tessiture. [...]
[...] On peut aimer une œuvre d'art sans la comprendre distinction de différent type d'amour Aimer, c'est la plaisir des sens, mais pas seulement : quand on aime quelqu'un, on l'aime pour lui, sans que ce qu'il fasse ne nous soit particulièrement agréable. Aimer pour sa propre consommation pour consommer, aimer la personne pour elle-même comme une fin en soi et pas seulement comme un moyen. Dans le cas d'une œuvre d'art, qu'est-ce que cela veut dire ? je l'aime sans la consommer puisqu'elle perdure au-delà de l'expérience que j'en ai. Aimer une œuvre d'art ne se réduit pas à un rapport agréable, à un rapport de consommation. [...]
[...] Si une saisie sensorielle ne suffit pas à saisir l'œuvre, et si par ailleurs comprendre, c'est saisir un sens introuvable, comment aimer une œuvre d'art ? La place de la compréhension dans l'art La pure perception est un mythe : percevoir, c'est déjà juger. Descartes avec sens chapeaux et ses capes parle de la non-étanchéité entre ce qu'on sait et ce qu'on sent. C'est pour cela que lorsqu'on sait quelque chose d'une œuvre qui nous touche, on peut être encore plus touché par l'œuvre. en quoi le rapport à l'œuvre d'art est-il différent de tout autre objet du monde ? [...]
[...] Peut-on aimer une œuvre d'art sans la comprendre ? Dissertation philosophique Aimer peut-être compris en deux sens : aimer dans un sens sensible : aimer pour consommer, ou aimer dans le sens de manifester un souci véritable et désintéressé pour l'objet. On pourra distinguer l'attirance purement sensible que l'œuvre peut susciter et la valeur qu'on lui reconnaît pour elle-même. Comprendre une œuvre d'art signifie qu'on est capable de l'expliquer, d'un point de vue historique, qu'on est capable de saisir le message qu'elle veut communiquer. [...]
[...] Or, seul les objets qui ont une dimension symbolique peuvent demander à être compris. Une œuvre d'art ne se réduit pas à sa dimension sensible, elle signifie quelque chose, elle doit être comprise pour être aimée. L'œuvre d'art doit être comprise pour être aimée Comprendre, c'est ne pas s'en tenir à l'apparence Le problème avec une œuvre est qu'est-elle au delà des apparences ? elle se donne à percevoir. On peut chercher des informations dans l'histoire de l'art, dans l'histoire de l'artiste, mais toutes ces informations sont périphériques, elles ne sont pas l'œuvre. [...]
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