"La Joconde" de Léonard de Vinci est soi-disant une œuvre d'art au même titre que la Corrida de Picasso, cependant la réaction, le jugement et l'interprétation ne sont pas la même d'un individu à un autre. Certains diront que l'une est belle et que l'autre non, d'autres diront que les deux le sont. Ainsi, on entend souvent dire, ce qui est d'ailleurs discutable que « des goûts et des couleurs il ne faut pas discuter ».
Toutefois, nous ne pouvons pas en rester là, ceci nous amène donc à nous poser la question suivante : L'œuvre d'art est-elle nécessairement belle ? Autrement dit, qu'est-ce qui se cache derrière le jugement « c'est beau » ? Pourquoi attribuons-nous souvent l'œuvre d'art à la notion de beauté ? Peut-on dire que la beauté est parfois subjective ? Que peut engendrer l'implication de l'artiste vis-à-vis de son œuvre ?
C'est à ces questions que nous tendrons d'apporter une réponse en nous appuyant sur les thèses de différents philosophes et sur la notion d'"Oeuvre d'art" et de "Beau".
[...] Comme nous avons pu le dire précédemment l'Art a pour but de créer des choses belles, alors que la technique au contraire produit des choses utiles. Il faut savoir qu'à l'origine l'art et la technique étaient une même chose, on parlait de technè et d'ars, c'était en fait l'artisan qui créait des objets à la fois beau et utile. Cependant, par la suite nous avons différencié l'artisanat et l'art. D'un côté l'artisanat consiste à ce que l'idée qui précède règle l'exécution de l'objet, selon des fonctions et un plan préétabli au préalable. [...]
[...] L'œuvre d'art n'est-elle pas le mystère même des choses ? C'est-à-dire l'ensemble organisé de signes et de matériaux et forme par un esprit créateur, où la beauté procure une satisfaction. En fait, cela renvoie à la corrélation entre l'objet et le sujet. Chaque individu a une sensibilité différente vis-à-vis d'une œuvre d'art, selon le rapport qu'il entretient soit avec l'objet lui-même ou l'art. Toutefois, le beau est difficile à définir explicitement, car on ne peut pas lui attribuer des critères spécifiques. [...]
[...] Quant à Nietzsche il qualifie l'artiste de labeur, car son œuvre d'art résulte selon lui d'un long travail d'inspiration, de réflexion et d'imagination pour en faire son originalité. Hormis ceci, on peut se poser la question de savoir en quoi l'œuvre d'art peut-être belle si l'art imite la nature ? En ce sens quel est donc le but de l'art ? Selon Platon (la République) le premier modèle de toute chose, c'est l'idée. Par exemple, l'idée que l'on a du lit va permettre à l'artisan de le fabriquer. Que va faire l'artiste ? [...]
[...] Mais aussi l'œuvre d'art a peut-être pour vocation de surprendre voire même parfois de choquer pour faire réagir le public. Car l'artiste est un original, il vit à l'écart de la société qui vit selon des règles, il peut en quelque sorte créer librement ce qu'il veut quitte à choquer, peut importe pour lui, son œuvre est par la signification qu'il en donne toujours belle. À l'issue de ce devoir, nous pouvons dire que l'œuvre d'art n'est pas nécessairement belle, mais la beauté réside dans l'idée que l'on se fait de l'œuvre ou dans la signification que l'artiste lui accorde et l'intérêt qui lui porte. [...]
[...] Donc, l'œuvre d'art qu'on qualifierait de belle n'est que subjectivité. Si Platon a compris que le Beau est universel, il exprime mal le but de l'art : l'artiste n'est qu'un fabricant d'illusions sensibles, c'est un illusionniste. Au contraire, c'est la nature qui imite l'art, par opposition à Aristote qui avait dit que l'art imite la nature Le beau comme manifestation sensible de l'Idée selon Hegel (l'Esthétique) ne serait qu'illusion ? L'œuvre d'art nous masquerait la réalité pour nous mettre face à la réalité, comme a pu le dire Bergson dans Le rire. [...]
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