L'usage de la langue fait que le mot pour lequel on désigne le lieu où l'artisan réalise et exécute son travail est le même que celui pour lequel on désigne le lieu où le peintre ou encore le sculpteur réalise leur propre oeuvre. Ce fait ne semble pas aussi accidentel qu'on pourrait le croire puisque Boileau dans son Art poétique conseille au poète de remettre « Cent fois son ouvrage dans son métier ».
De ces deux remarques surgit une question relative à la manière même dont l'oeuvre dans l'art est faite ou réalisée. S'agit-il d'une fabrication ou bien cette oeuvre doit-elle être considérée comme le résultat d'un processus différent de celui qu'indique la fabrication ? Dans ce dernier cas, quelle notion serait plus pertinente pour caractériser et définir la manière dont un artiste aboutit à une oeuvre ? (...)
[...] Le signe de cette maitrise est qu'il est possible pour une chose fabriquée qu'elle soit reproduite en plusieurs exemplaires voire en série. Or s'il y a bien un caractère qui qualifie l'œuvre d'art c'est sa rareté voire son utilité. D'un poète, mais aussi d'un peintre on ne conçoit pas qu'ils réalisent des œuvres en série ou à la chaine comme s'il disposait qui lui suffirait d'appliquer. Il y a en réalité dans l'idée que l'œuvre d'art résulterait d'une fabrication une affirmation choquante, voire révoltante pour l'esprit. C'est pourquoi plutôt que de fabrication il apparait plus légitime de parler de création. [...]
[...] On associe en effet la création et à l'acte créateur une spontanéité, une liberté à l'égard de toute espèce de règle. C'est l'idée de l'inspiration ou de l'improvisation artistique or si le spectateur ou l'auditeur ne voit jamais de l'œuvre d'art que son aspect fini il ne faudrait pas en tirer l'idée que cette forme est le signal résultat d'une série d'éclairs de génie. Ce serait oublier ou méconnaitre le fait que tout artiste s'appuie dans la création sur la maitrise d'un savoir-faire. [...]
[...] Conclusion Ainsi si l'œuvre d'art n'est pas une œuvre mécanique et en ce sens n'est pas le résultat d'une formation, elle contient en elle un élément de savoir-faire, de règle technique sans lequel l'œuvre d'art reste inachevée ou inaboutie. Il y a bien une différence entre l'œuvre d'art et l'œuvre artisanale, mais l'œuvre d'art suppose nécessairement du métier. Même si ce métier s'efface au profit de la vision esthétique et de la grâce. Il ne faut pas qu'il soit un simple produit technique, mais il est impossible de retirer la technique de l'art. Le problème soulevé par la question posée apporté par le principe qui préside au processus conduisant à la réalisation d'une œuvre dans l'art. [...]
[...] L'œuvre d'art résulte-t-elle d'une fabrication? Introduction L'usage de la langue fait que le mot pour lequel on désigne le lieu où l'artisan réalise et exécute son travail est le même que celui pour lequel on désigne le lieu où le peintre ou encore le sculpteur réalise leur propre œuvre. Ce fait ne semble pas aussi accidentel qu'on pourrait le croire puisque Boileau dans son Art poétique conseille au poète de remettre Cent fois son ouvrage dans son métier De ces deux remarques surgit une question relative à la manière même dont l'œuvre dans l'art est faite ou réalisée. [...]
[...] En réalité Monet veut mettre en valeur l'idée qu'un artiste est d'abord un Homme de métier et que sans la possession de ce métier aucune œuvre dans l'art n'est possible. L'importance de ce métier est d'ailleurs telle qu'il existe pour certains arts des écoles ou des académies. Comment pourrait-on peindre des fresques si le support n'avait été au préalable nettoyé, préparé pour recevoir finalement le pinceau ? De la même manière, on ne peut pas matériellement obtenir les mêmes effets de luminosité avec l'aquarelle et la peinture à l'huile. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture