Obstacles, vérité, scientifique, connaissance, dépasser
C'est en termes d'obstacles qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique. Il convient en effet de se demander : « quels sont les obstacles à la vérité scientifique ? ». Un obstacle est une difficulté rencontrée dans l'élaboration ou dans la connaissance de quelque chose. L'obstacle est ce qui gêne et ce qu'il faut dépasser. La vérité au sens nominal c'est la conformité de la connaissance avec son objet. Pour accéder à la vérité scientifique, il ne s'agit pas de considérer des obstacles externes, car c'est dans l'acte même de connaître que se manifestent ces difficultés. Il faut également préciser qu'il existe des obstacles plus évident à débusquer et qui sont plus faciles à dépasser. Il existe également des obstacles à l'intérieur même de l'esprit du chercheur, se sont les obstacles épistémologiques, ainsi que des obstacles qui se manifestent au sein de l'acte même de chercher la vérité scientifique.
[...] Elle est exposée à la critique, au démenti de l'expérience. A l'inverse du dogme, dont l'idéal serait d'être éternellement identique à lui-même, la science bouge. Elle ne cesse de se rectifier, d'accomplir de nouveaux pas qui l'éloigne d'elle-même. Ainsi la théorie de la chute des corps de Galilée a-t-elle été englobée dans la théorie de la gravitation universelle de Newton, elle-même englobée dans la théorie de la relativité d'Einstein. Englobée signifie ici que la théorie nouvelle, plus puissante, intègre la précédente comme un cas particulier. [...]
[...] Il y a donc un obstacle verbal qu'il convient de dépasser dès le début de la recherche de la vérité scientifique. Mais il y a également un autre obstacle épistémologique qu'il faut dépasser et qui est aussi interne à l'esprit du chercheur. Si nous voulons comprendre la résistance des obstacles épistémologiques, il faut nous tourner vers l'influence de la libido. Selon Bachelard, si la psychanalyse classique a su reconnaître la suprématie de la libido dans la psychologie individuelle, on peut lui reprocher de n'avoir pas dirigé son attention sur le terrain de la vie intellectuelle. [...]
[...] Dans La Formation de l'Esprit Scientifique, Bachelard prend l'exemple du mot éponge pour dénoncer sa fausse clarté verbale. Il montre comment ce pauvres, banal et simple mot parce qu'il renvoie à un empirisme qui séduit et arrête la pensée va servir de moyen d'explication de phénomènes très divers : la fonction de l'éponge est d'une évidence claire et distincte, à tel point qu'on ne se sent pas le besoin de l'expliquer En fait, on évoque à partie d'un mouvement purement linguistique, la propriété de spongiosité. [...]
[...] Il existe des obstacles plus résistants à la vérité scientifique et beaucoup plus complexes à résoudre que ceux évoqués un peu plus haut. En effet, ces obstacles se manifestent dans la pratique scientifique. Tout d'abord, les fondements des mathématiques constituent un obstacle dans la mesure où ils ne sont pas démontrables. Les mathématiques sont un secteur et un effet de la logique. Le fondement des mathématiques est la logique. En effet, la logique a prétendu fonder intégralement les mathématiques. Les mathématiques procèdent par déduction. [...]
[...] D'autre part, il faut aussi que les axiomes soient indépendants : si un axiome dépend d'un autre, alors il peut être déduit à partir de cet autre. Les mathématiques furent refondé au XIXème siècle et l'espace euclidien fut nié en tant que seul espace valide en mathématique : sa négation n'est donc qu'un aspect de la généralisation, de la construction d'autres géométries. Les mathématiques sont donc un savoir hypothético-déductif et l'objet des mathématiques en tant que tel n'est pas donné dans le sensible. [...]
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