Chaque société se définit par son propre système de valeurs. L'enquête anthropologique nous confronte au fait de la pluralité des cultures. Cette pluralité suscite le sentiment d'une relativité des valeurs. Ainsi, l'obligation morale peut-elle se réduire à l'obligation sociale ?
Spontanément, chaque société, chaque culture a tendance à considérer ses propres valeurs comme légitimes, c'est-à-dire fondées en raison et conforme au bien. Cependant, on voit se dégager un paradoxe, entre l'exigence morale, expression de la prétention universaliste de la raison et la particularité des moeurs et des lois de chaque société. Peut-on les dépasser ? La moralité, la légitimité peut-elle se réduire à la légalité, à l'acceptation des règles établies par un groupe, à une époque ? (...)
[...] Les religions disent quant à elles la Loi. Celle-ci est perçue comme divine, absolue et éternelle. Contrairement aux lois humaines, la loi divine prétend être universelle. La Torah, la Bible et le Coran sont censés être l'expression d'un ordre supérieur, divin. Ici, on prétend donc qu'on peut réduire l'obligation morale à l'obligation sociale car droit naturel et droit positif, légitime et légal sont en correspondance. D'après les définitions, le droit positif est en effet l'ensemble des lois écrites ou des coutumes passées en force de loi, qui existent dans une société donnée. [...]
[...] Toute société a tendance à considérer que l'obligation sociale est légitime. D'ailleurs, le sens figuré du mot a une portée morale : être droit, c'est être honnête. Une règle sociale permet d'agir droitement, honnêtement soit moralement. Dès lors, elle ne peut être perçue comme une contrainte. Pourtant, dans le sens courant, ‘obligation n'est guère distinguée de la contrainte dans la mesure où l'action semble toujours dirigée dans une direction contraire au désir. Mais, alors que la contrainte est extérieure à soi, l'obligation morale ou juridique est voulue par soi. [...]
[...] Obligation morale et obligation sociale ne sont pas identiques cependant. La fonction du droit n'est pas, en effet, d'assurer la justice, mais l'ordre. C'est ce qu'exprime le sens géométrique du terme : l'adjectif droit désigne la rectitude, ce qui n'est ni courbe ni tordu. Le droit comme la morale prescrit ainsi ce que l'homme doit et ne doit pas faire. Mais il se différencie d'elle en ce qu'il ne régit que l'extériorité de nos actions : peu importe que nous ne fassions pas les actions interdites par amour de la loi. [...]
[...] L'obligation morale peut-elle se réduire à l'obligation sociale ? Chaque société se définit par son propre système de valeurs. L'enquête anthropologique nous confronte au fait de la pluralité des cultures. Cette pluralité suscite le sentiment d'une relativité des valeurs. Ainsi, l'obligation morale peut-elle se réduire à l'obligation sociale ? Spontanément, chaque société, chaque culture a tendance à considérer ses propres valeurs comme légitimes, c'est-à-dire fondées en raison et conforme au bien. Cependant, on voit se dégager un paradoxe, entre l'exigence morale, expression de la prétention universaliste de la raison et, la particularité des mœurs et des lois de chaque société. [...]
[...] L'obligation morale apparaît ainsi dans sa prétention à l'universalité. En conclusion, il apparaît distinctement que, malgré la pression morale du groupe et les valeurs qu'elles imposent aux individus, il n'en reste pas moins qu'obligation morale et sociale ne peuvent être complètement assimilées. Il existe bel et bien une différence de nature entre les deux obligations. La moralité, la légitimité ne peut se réduire purement et simplement à la légalité, à l'acceptation des règles établies par un groupe, à une époque donnée. [...]
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