Le devoir est généralement vécu comme une contrainte : l'élève doit faire ses devoirs avant d'aller jouer ; le salarié doit travailler pour gagner sa vie ; on parle bizarrement de "devoir conjugal", quand il n'y a plus de plaisir...
Le verbe "devoir" désigne soit une nécessité, soit une obligation.
Nécessité : "pour survivre, je dois m'alimenter". Obligation : "je dois toujours dire la vérité". Dans le premier cas, je n'ai pas le choix : c'est une contrainte objective qui s'impose à moi, je suis matériellement déterminé (au même sens où l'on dira qu'une pierre jetée en l'air "doit" retomber).
Dans le deuxième cas, je peux ne pas dire la vérité : il s'agit d'un libre choix, où la volonté s'oblige spontanément sans aucune contrainte extérieure. L'obligation est subjective ; c'est comme libre effort de la volonté qu'elle définit le devoir moral (...)
[...] Le devoir réside dans l'intention et dans l'effort de volonté pour réaliser cette intention. Pour la morale, c'est l'intention seule qui compte. Mais l'effort doit réellement accompagner l'intention, sinon on se contente d'une bonne conscience pleines de bonnes intentions, mais qui ne fait rien. C'est cette hypocrisie que Hegel appelle la belle âme (une bonne conscience qui ne veut pas se salir les mains et qu'exprime le proverbe : l'enfer est pavé de bonnes intentions Les Stoïciens ou Kant considèrent que seule l'intention compte moralement, dans la mesure où les résultats de notre action ne dépendent pas de nous, mais du destin ou du hasard. [...]
[...] L'impératif est catégorique car il est sans condition : il est absolu ou inconditionné et aucune excuse ne doit m'empêcher d'y obéir. Le devoir doit se faire sans réfléchir, par la spontanéité de la conscience : je vois clairement et immédiatement où est mon devoir. Si je commence à réfléchir, à calculer les avantages et les inconvénients, mon intérêt ou les circonstances, j'en fait un impératif soumis à conditions ou hypothétique : je travaillerai si je suis bien payé ; je rendrai ce qu'on m'a prêté, sinon son propriétaire portera plainte contre moi. [...]
[...] La Généalogie de la morale tente de montrer comment, par la soumission au devoir et à la loi morale, les faibles ont culpabilisé les forts, et les ont convaincus de renoncer à leur force : par le devoir, le maître doit devenir maître de lui-même, au lieu de dominer des esclaves extérieurs. Le devoir est une intériorisation de l'esclavage Morale et religion Dans la religion, on obéit à la loi par crainte du châtiment de Dieu, ou par espoir d'accéder au paradis. On agit conformément au devoir, non par devoir : la différence est dans le mobile de l'action. [...]
[...] Le devoir obéit à des commandements : ne pas mentir, respecter ses parents, tenir ses promesses . La loi morale, selon Kant, vient de la raison : elle est formelle, en ce qu'elle ne dicte pas un acte concret, mais la manière d'agir, quel que soit l'acte. Or la loi morale commande d'agir de telle sorte que notre action puisse prendre une valeur universelle -L'impératif catégorique Le devoir doit prendre une forme universelle : agir par devoir, c'est supposer que tous puissent agir comme moi réciproquement. [...]
[...] Le devoir Obligation ou contrainte ? Le devoir est généralement vécu comme une contrainte : l'élève doit faire ses devoirs avant d'aller jouer ; le salarié doit travailler pour gagner sa vie ; on parle bizarrement de devoir conjugal quand il n'y a plus de plaisir . Le verbe devoir désigne soit une nécessité, soit une obligation. Nécessité : pour survivre, je dois m'alimenter Obligation : je dois toujours dire la vérité Dans le premier cas, je n'ai pas le choix : c'est une contrainte objective qui s'impose à moi, je suis matériellement déterminé ( au même sens où l'on dira qu'une pierre jetée en l'air doit retomber Dans le deuxième cas, je peux ne pas dire la vérité : il s'agit d'un libre choix, où la volonté s'oblige spontanément sans aucune contrainte extérieure. [...]
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