« L'appétit avec conscience de lui-même », telle était la définition du désir pour Spinoza. En effet, dans sa définition universelle, le désir est une tendance particulière à vouloir obtenir quelque chose pour satisfaire un besoin, une envie. En philosophie, le désir cherche à se faire reconnaître d'autrui et atteste d'un manque.
C'est une condition de vie humaine qui permet d'inscrire son existence dans la durée, car le désir est inséparable de la projection dans l'avenir. Il est nécessaire de distinguer le désir du besoin. En effet, le besoin tend vers un objet vital alors que le désir tend vers le superflu : « Aussi haut qu'on puisse remonter, la valeur gastronomique prime la valeur alimentaire (…). La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L'homme est une création du désir, non pas une création du besoin » a dit Bachelard.
Le désir n'a donc pas d'objet attitré. Nous pouvons donc nous demander ce que l'on cherche à travers nos désirs.
[...] En effet, Rousseau dans un extrait de La Nouvelle Heloïse montre que la raison ignore spontanément le désir et s'avère incapable de lui résister. Oscar Wilde a dit très habilement : je résiste à tout sauf à la tentation Le désir est, selon Rousseau, une force autonome, tellement autonome que l'on peut penser qu'il ne cherche à s'entretenir lui-même. La vie du sage, une vie sans désir n'est pas vraiment une vie. La vie sans désir est la vie d'un mort dans la vie. [...]
[...] Le désir est une condition essentielle de la vie humaine. Spinoza dans l'Ethique montre que le désir est une faculté vitale. En effet, Spinoza pense que les hommes ont une tendance à persévérer dans leur être et c'est cette tendance, cet effort qui caractérise le désir, que Spinoza appelle appétit. Ce n'est pas parce que les choses sont bonnes que nous les désirons mais parce que nous les désirons qu'elles paraissent bonnes. Spinoza a une conception très positive du désir ; c'est une puissance d'affirmation de la vie. [...]
[...] Les épicuriens ont, quant à eux, une autre vision du remède au désir. Selon eux, il faut savoir faire un tri dans ses désirs et n'adopter que les désirs naturels et nécessaires. C'est en cantonnant nos désirs à des objets naturels et nécessaires que nous pouvons en éviter la démesure. Pour les épicuriens, l'objet du désir est quelque chose qui doit être mesuré par la nature et la nécessité. Pour les stoïciens, il faut faire la distinction entre ce qui dépend de nous et qui n'en dépend pas pour remédier au désir. [...]
[...] En effet, à travers le désir, on exprime le regret de ce que nous étions avant d'être séparés par le dieu ; à l'origine l'homme était à la fois masculin et féminin et Zeus dans un moment de colère a divisé en deux l'homme ce qui amena à distinguer l'homme de la femme ; c'est ce que Platon expliqua habilement avec Le Banquet et le discours d'Aristophane. A travers, le désir on cherche à exprimer quelque chose que nous avions au début de notre existence et que nous n'avons pas connu, on cherche cet objet inaccessible et c'est pourquoi on le désire plus que tout. L'imperfection du désir consiste également en sa maîtrise. En effet, il est nécessaire de savoir maîtriser ses désirs. Selon Platon à travers Le Banquet et le discours de Socrate développe son propre mythe sur la naissance du désir. [...]
[...] A travers la théorie de Freud sur les pulsions, on constate que le désir est une source de l'inconscient, il permet à l'inconscient de fonctionner. Le désir est donc nécessaire et indissociable des pulsions. Le désir peut également être assimilé à une production. Le désir est en effet une puissance de transformation de la nature car le monde humain est un monde produit par le désir. Mais d'après Deleuze et Guattari, le désir n'est pas désir de quelqu'un ou de quelque chose, mais le désir d'un ensemble que je construis. Un désir n'a de sens que dans la construction qui englobe l'objet du désir. [...]
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