Obéir fait partie du quotidien de chacun de nous. Dans un sens premier, obéir consiste à faire ce qui est commandé par un autre ou à ne pas faire ce qui est interdit. L'esclave obéit au maître, l'enfant à ses parents, le citoyen aux lois... Et l'idée commune considère généralement qu'être libre, c'est faire tout ce qui nous plait, et non ce qui nous est imposé.
C'est pourquoi on a tendance à opposer obéissance et liberté. Se poser la question : « obéir est-ce renoncer à être libre ? », invite à s'interroger sur l'essence même de la liberté et sur les rapports qu'entretiennent obéissance et liberté. Le mot liberté ne se rapporte-t-il pas en effet à des situations très diverses, et, chaque fois, ne prend-il pas un sens différent ? Et les privations de liberté, également multiples, sont-elles équivalentes ? (...)
[...] En n'obéissant à aucune motivation, on atteint le plus bas degré de la liberté, la liberté d'ignorance. Cette liberté de décision, hors toute influence, n'est qu'illusion, car pour se déterminer librement, il faut faire appel à sa raison. Au contraire, on ne peut se soustraire à la nécessité, dont le caractère est de ne pas pouvoir ne pas être, ni être autrement. Il y a-t-il cependant un espace de liberté face aux lois naturelles, physiques ou mathématiques par exemple, qui sont des énoncés descriptifs, énonçant ce qui est par nécessité ? [...]
[...] En effet, de ce point de vue, liberté et obéissance font toutes deux référence à un cadre, à des repères par rapport auxquels on se positionne, délimitant des frontières que l'on s'interdit de franchir et des devoirs auxquels on s'oblige. On rejoint ici la position de Kant. L'obligation s'impose à la liberté mais la suscite car c'est par elle que l'on fait le choix du devoir. Ainsi, passer de la contrainte à l'obligation est une façon de ne pas renoncer à la liberté car il n'y pas de liberté sans périmètre qui détermine un espace dans lequel on peut agir sans contrainte. [...]
[...] Les règles, dans le domaine privée ou public, les lois morales ou juridiques sont, quant à elles, des énoncés prescriptifs, qui énoncent ce qui doit être ; elles sont toutes aussi vécues comme un ensemble de contraintes, en ce qu'elles obligent et interdisent. Mais leur obéir, n'est ce pas au contraire contribuer à la liberté et la garantir ? On a vu que si des règles et des lois n'émanent que de quelques uns (totalitarisme ou esclavage) ou d'un abus d'autorité, obéir équivaut à une certaine perte de liberté de l'individu, privé de droits ou ne s'appartenant pas. [...]
[...] Obéir, est-ce renoncer à être libre ? Obéir fait partie du quotidien de chacun de nous. Dans un sens premier, obéir consiste à faire ce qui est commandé par un autre ou à ne pas faire ce qui est interdit. L'esclave obéit au maître, l'enfant à ses parents, le citoyen aux lois Et l'idée commune considère généralement qu'être libre, c'est faire tout ce qui nous plait, et non ce qui nous est imposé. C'est pourquoi on a tendance à opposer obéissance et liberté. [...]
[...] Dans cette perspective, le citoyen est libre. Mais il faut des limites à l'indépendance : la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen définit la liberté, non comme le pouvoir de faire ce qui plait mais ce qui ne nuit pas à autrui C'est pourquoi selon Rousseau Il n'y a point de liberté sans Lois, ni ou quelqu'un est au dessus des lois L'équivoque du concept de liberté vient du fait que la loi interdit de faire tout ce qui nous plaît et que c'est par là seulement qu'elle nous protège du bon plaisir des autres et préserve notre liberté. [...]
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