Tout homme désire être heureux et s'imagine trouver le bonheur dans la satisfaction de tous ses désirs. Rousseau semble cependant s'opposer à une telle conception du bonheur, car à ses yeux un tel bonheur n'existe pas. Il semble au contraire affirmer que c'est le désir lui-même qui rend heureux. Ainsi paradoxalement le vrai bonheur serait dans le bonheur qu'on prend par anticipation à s'imaginer atteindre ce que l'on obtiendra peut être pas (...)
[...] Mais là encore nuance de pessimisme car Rousseau laisse entendre que le bonheur par anticipation serait peut-être le seul possible comme si la réalité devrait nécessairement s'avérer décevante. Dés lors malheur a qui n'a plus rien à désirer ! L5 est une exclamation paradoxale puisque l'on désir ce que l'on éprouve, le manque, et que satisfaire ces désirs c'est combler le manque, atteindre un état de plénitude qu'on appelle bonheur. On devrait donc dire bonheur a qui n'a plus rien à désirer, si il ne désir plus rein c'est qu'il a tout et qu'il est heureux. [...]
[...] Conclusion : Ainsi Rousseau s'oppose à la représentation ordinaire du bonheur. Nous pensons d'ordinaire que le bonheur existe et qu'on l'atteint lorsque tous nos désirs sont satisfaits ; le bonheur serait donc l'apanage de quelque privilégié qui ont tout et que l'on envie. Or en y réfléchissant bien les désirs sont souvent difficile a satisfaire, parfois impossible a réaliser, parfois contradictoire, et par nature insatiable. C'est alors conter cette représentation du désir qui conduit l'homme à une course folle pour tenter toujours vainement de tous les satisfaire que les stoïciens prônaient au contraire la maitrise de soi pour atteindre le bonheur dans l'ataraxie. [...]
[...] Finalement nous sommes heureux à l'idée que nous le serions. Le désir est une attente optimiste qui offre un bonheur par anticipation. Le terme d'illusion laisse déjà entrevoir un certain pessimisme. Quand on est dans l'illusion on est dans l'erreur car l'erreur peut être corrigé mais pas l'illusion. Quand soudain l'illusion cède tout s'écroule. L'illusion c'est peut-être de penser que le bonheur existe, l'illusion c'est peut-être de penser qu'il y a un bonheur véritable à obtenir ce que l'on désir. [...]
[...] Quand cesse l'illusion, cesse toute forme de bonheur. Ainsi celui qui cesse de désirer perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède Ce qu'on possède c'est du ‘vent', c'est une illusion qui conditionne un bonheur imaginaire. Mais quand on perd cela on perd tout. Ainsi on jouit moins de ce que l'on obtient que de ce que l'on espère et l'on est heureux qu'avant d'être heureux L6-7. Il n'y aurait donc de bonheur qu'en penser et par anticipation. La satisfaction des désirs serait donc moins plaisante que l'épreuve du désir lui même. [...]
[...] Rousseau montre au contraire que le bonheur ne résulte ni de la satisfaction des désirs car la réalité n'est jamais satisfaisante mais bien plutôt triste et sans saveur, ni de la maitrise des désirs par la volonté. Il faut désirer au contraire et sans limite pour être heureux car le seul bonheur que l'on peut éprouver est dans le désir lui-même. C'est un bonheur imaginaire anticipé que l'on éprouve quand on a encore l'illusion d'atteindre un bonheur réel. Le bonheur vient donc du désir lui-même à condition qu'on ait encore l'espoir d'être heureux réellement. [...]
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